Consensus Macro : La zone euro fragilisée

Un impact négatif de 0,2 point sur la croissance de la zone euro en 2016 : c’est ce qu’attendent les économistes de sociétés de gestion participant au consensus ZoneFinance/Globalix qui tablent sur un tassement en 2017. Autant dire que le Brexit n’a pas fini de faire sentir ses effets…

Selon cette étude, menée après le référendum de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne organisé le 23 juin, le PIB de la zone euro devrait progresser de 1,5% cette année alors que la prévision était de 1,7% en janvier. Pour l’an prochain, le consensus est de 1,4%.

Dans le détail, les contributeurs attendent pour la France 1,4% en 2016 (1,4% en janvier) et 1,4% en 2017, 1,6% pour l’Allemagne (1,8% en janvier), 1% pour l’Italie (1,2%), 2,5% pour l’Espagne (2,4%).

S’agissant du Royaume-Uni, les prévisions sont de 1,7% cette année (2,3% en janvier) et de 0,9% en 2017. Autant dire que le pays va subir un fort ralentissement dans les prochains mois, certains économistes n’excluant pas une récession, avec deux trimestres consécutifs de recul du PIB.

Le ralentissement est mondial puisque le consensus table sur une croissance de 3% pour le monde cette année (3,4% en janvier) comme pour l’an prochain. La prévision pour la Chine recule de 0,3 point.

Le changement de modèle d’une économie bâtie sur l’investissement et les exportations vers une économie axée sur la consommation et les services explique cette évolution qui n’inquiète pas la plupart des économistes.

De même, le ralentissement aux Etats-Unis (2% attendu pour 2016 contre une prévision de 2,5% en janvier) est jugé logique dans la mesure où le pays vit un cycle d’expansion plutôt long, ayant démarré en 2009.

Du coup, les attentes concernant une hausse des taux de la Fed sont décalées. En janvier, les investisseurs voyaient en moyenne les Fed Funds à 1% à la fin de l’année. Aujourd’hui, ils anticipent 0,67%. Pire, le consensus pour la fin 2017 (0,89%) est inférieur à ce qu’il était jusqu’ici pour fin 2016.

Tableau Macro

La situation est plus inquiétante pour les marchés actions européens. Le consensus voit le Stoxx 600 à 353 points à la fin de l’année alors qu’il tablait sur 394 points en janvier (il était à 337 points mercredi 13 juillet). Le Stoxx 50 est vu à 2.940 points, soit peu ou prou son niveau actuel (2.935 points). A l’exception du S&P 500, le consensus table sur des indices boursiers nettement inférieurs à la mi-2017 à leurs niveaux de fin 2015.

Tableau Equities

Après l’expansion des multiples ces derniers trimestres, les investisseurs espéraient que la croissance des bénéfices prendrait le relais. Pour le moment, ils semblent avoir fait une croix sur cet espoir.