ESG : un investissement responsable et …rentable !

Il y a encore quelques années, on pouvait se poser la question de savoir si l’investissement ESG (Environnement, Société, Gouvernance) pouvait être rentable. Il n’est désormais plus possible d’en douter et cette vague est en train de transformer en profondeur le monde de la finance.
 
Selon Lyxor Asset Management, les encours ESG ont atteint plus de 31.000 milliards de dollars à la fin de 2018, soit une hausse de 34% par rapport à 2016. Cela représente 39% des actifs mondiaux sous gestion !
 
Il faut dire qu’après une période de doute chez des investisseurs du fait de l’exclusion de certains secteurs considérés traditionnellement comme porteurs (défense, pétrole, etc.) les performances sont au rendez vous. La société de gestion contrôlée par la Société Générale a  soutenu, dans le cadre de la Lyxor Dauphine Research Academy, une étude qui montre qu’une approche ESG ne compromet pas la rentabilité. 
 
Les chercheurs Fabio Alessandrini et Eric Jondeau, de l’Université de Lausanne, assurent que sur la période 2007-2018 une politique d’exclusion fondée sur l’ESG n’a pas eu d’incidence négative sur le rendement d’un portefeuille d’actions, en l’occurrence l’indice MSCI All Country World Index.
 
Ils vont plus loin en affirmant que l’utilisation d’un filtre ESG a amélioré la performance. Ainsi, selon eux, l’exclusion de 50% des entreprises aux notes ESG les plus faibles d’un portefeuille d’actions européennes a ajouté 2,3% par an de rendement sur 10 ans tout en réduisant de 1,6% la volatilité !
 
Pour Marlène Hassine Konqui, responsable de la recherche ETF chez Lyxor, «  à mesure que la disponibilité et la fiabilité de l’information ESG s’améliorent, de plus en plus de stratégies indicielles sont créées pour intégrer les caractéristiques ESG. » De fait, les investisseurs font preuve d’un engouement pour la gestion passive en la matière, les encours répondant à cette stratégie ayant augmenté de 35% par an au cours des cinq dernières années contre 11% pour les fonds ESG gérés de manière active.
 
Cela étant, les gestionnaires actifs ne restent pas les bras croisés. Au printemps, le fonds souverain norvégien, qui gère 1.000 milliards de dollars, a décidé d’exclure progressivement 134 entreprises du secteur de l’exploration et de la production de pétrole et gaz. Il a aussi demandé à son gérant de passer en revue le risque climat pour toutes les entreprises du portefeuille.
 
Le changement climatique est au cœur de la réflexion de nombreux investisseurs. Aviva Investors estime ainsi qu’il faut réallouer les capitaux pour essayer de limiter la hausse de la température moyenne. La société de gestion exclut ainsi la plupart des entreprises émettrices de CO2. Elle vient de lancer le fonds « Climate Transition European » avec pour objectif l’atténuation des émissions et l’adaptation au nouveau monde.