2009, un marché actions en convalescence

par Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions de Dexia Asset Management

Les marchés actions s’annoncent sous de meilleurs auspices en 2009 tout en restant difficiles et volatiles. A une crise sans précédent les pouvoirs publics ont apporté une réponse sans précédent. Jusqu’à présent le marché a exprimé ses doutes quant à l’efficacité de l’ensemble des mesures annoncées. Ce sentiment devrait s’améliorer et s’inverser au cours de l’année 2009. Les grands problèmes, notamment la situation financière des banques, ont été adressés. Seuls les problèmes du consommateur américain et du marché de l’immobilier restaient en suspens. Les dernières mesures et le plan de relance à venir de la nouvelle administration démocrate devraient permettre plus d’optimisme à ces niveaux

Bien sûr le processus de « deleveraging » continuera de peser sur les perspectives de croissance économique. Les économies européennes tout comme les Etats-Unis afficheront une croissance économique négative sur l’ensemble de l’année 2009 mais la tendance de fond sera à l’amélioration après un premier semestre très difficile.

Dans ce contexte économique difficile, le marché actions devrait néanmoins bénéficier de plusieurs facteurs favorables. Une nouvelle fois le marché actions a joué son rôle d’anticipation par rapport à l’économie réelle et les attentes du marché actions ont été réajustées sur des niveaux intégrant un contexte de récession. La tendance aux mauvaises nouvelles devrait atteindre son rythme maximum en cette fin d’année, et en ce début 2009. Historiquement un processus de stabilisation des marchés actions prend toujours du temps et jusqu’à présent les conditions d’un rebond durable n’étaient pas encore réunies. Les investisseurs doivent notamment définir de nouveaux thèmes porteurs.

Deux facteurs avaient fortement pénalisé les marchés actions au cours de ces dernières semaines : un flux de nouvelles en constante dégradation et le manque total de visibilité. Ces deux facteurs devraient s’inverser en 2009. Les marchés devraient bénéficier d’une amélioration de la visibilité entourant les perspectives économiques globales et d’une amélioration des conditions de crédit. La détente du marché du crédit, condition sine qua none à tout rebond durable, devrait permettre de redonner de l’importance à l’aspect valorisation, qui s’est révélé inopérant en 2008.

Les mesures de stimulation fiscales, budgétaires et monétaires devraient en effet progressivement commencer à impacter positivement le sentiment des investisseurs à cette période avant de se traduire dans l’économie réelle à la fin de l’année. 

A plusieurs égards la période qui s'ouvre pourrait ressembler à celle du début des années 90. Cette période était caractérisée par une faible croissance économique accompagnée d'une performance modeste mais positive des marchés actions. 

Dans cet environnement, la sélection de titres prendra tout son sens et apportera plus de valeur qu'en 2008, influencée avant tout par une logique macro économique. Cette crise a entraîné un certain nombre de changements profonds et durables notamment vis-à-vis de la rémunération du risque. La qualité surtout va demeurer un thème dominant au-delà de la volatilité à court terme. Dans ce contexte, Dexia AM privilégie une stratégie favorisant la croissance visible, un faible endettement et un rendement élevé.

Les nouveaux thèmes à privilégier en 2009

Une fois stabilisés, les marchés actions vont chercher à définir des nouveaux thèmes porteurs pour le moyen terme. Dexia AM considère que les thèmes suivants seront au cœur de tout rebond durable des marchés actions :

  • Rendement du dividende et croissance du dividende
  • Des bilans solides (faible ratio d’endettement) ,
  • Des sociétés à faibles coûts fixes, coûts variables élevés, fortes barrières à l’entrée et faible élasticité à la demande,
  • Les sociétés à faible intensité capitalistique ,
  • Les sociétés de qualité (marques leader) ,
  • Les meilleures sociétés des pays émergents.

A court terme nous continuons de privilégier les marchés américains avant d’envisager une rotation en faveur de l’Europe et des pays émergents, notamment la Chine, au cours de l’année 2009.