Brexit : consolider la Place de Paris

La place financière de Paris a publié, mardi 29 novembre, un nouveau rapport détaillant les atouts de la capitale pour attirer les entreprises dans la perspective du Brexit. Mais pour consolider ces acquis, il est nécessaire que les dirigeants politiques s’engagent sur une stabilité fiscale et réglementaire.
 
Des « road shows » seront organisés prochainement et des propositions seront présentées aux candidats à l’élection présidentielle.
 
Selon Gérard Mestrallet, président d’Engie et président de Paris Europlace, organisme chargé de la promotion de la place, la France dispose du « meilleur écosystème professionnel » pour la finance dans l’Union européenne », d’un secteur financier « diversifié, solide et profond » s’appuyant sur une « réglementation robuste et compétitive. »
 
Le rapport souligne l’attractivité de Paris : leader en termes de présence de grandes entreprises internationales clientes, attractif dans différentes filières comme la gestion d’actifs (31% des encours en Europe continentale), les banques (5 dans le TOP 10), dans le capital investissement (11 milliards investis en 2015) et dans les FinTech.
 
Paris Europlace insiste aussi sur le fait que le poids de la fiscalité française est aujourd’hui similaire à celui de ses concurrents européens et que le droit du travail est « plus favorable que perçu. Enfin, il souligne que Paris offre le meilleur environnement pour les expatriés dans l’UE.
 
Mais il y a tout de même quelques interrogations. Pour Gérard Mestrallet, « il faut remettre la fiscalité à l’endroit. »  Il juge ainsi la taxe sur les transactions financières « totalement inopportune » moins par son montant que par le message adressé aux investisseurs internationaux.
 
La seconde grande interrogation porte sur le projet de fusion entre la Bourse de Francfort et le London Stock Exchange (LSE). Gérard Mestrallet souligne que cette opération a été conçue avant le Brexit et qu’elle a « quelque chose de baroque après le Brexit. » Pour lui, « personne n’a intérêt à une telle position dominante » car « ce projet restreint la compétitivité sur le marché de l’intermédiation financière. »
 
Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, précise que les responsables des pays participant à Euronext ont déjà alerté les autorités européennes sur les risques  de cette concentration pour l’accès au financement des petites et moyennes entreprises européennes.