En 2016, n’oubliez pas les obligations convertibles

par Benjamin Philippe, Gérant du fonds Opéra Convertibles chez Degroof Petercam Gestion

Indices boursiers très volatils et marchés obligataires offrant des perspectives limitées… Le contexte est particulièrement propice à cet instrument encore trop peu utilisé et qui permet de profiter des phases de hausse des marchés actions tout en limitant la perte dans les périodes de baisse.

La grande volatilité qui règne sur les marchés et qui est amenée à se poursuivre au cours des prochains mois créé un contexte favorable à cette classe d’actifs encore trop méconnue de nombreux investisseurs. La composante « taux » ainsi que la composante « actions » sont parfaitement adaptées à des marchés tourmentés. L’avantage principal des obligations convertibles est en effet de profiter des phases de hausse des marchés tout en n’assurant qu’une partie de la baisse dans les périodes moins favorables. Ainsi, leur caractère asymétrique permet d’obtenir en moyenne les 2/3 de la performance d’un indice dans une période de hausse mais de subir seulement un tiers de la baisse.

En règle générale, les gérants d’obligations convertibles étudient en priorité la structure des obligations (rendement, duration etc.) puis déterminent selon leurs critères celles sur lesquelles ils investiront. Notre approche est différente : nous nous déterminons d’abord en fonction de la qualité du sous-jacent. Une obligation convertible peut répondre à toutes les caractéristiques demandées mais reposer sur un émetteur au profil peu attractif. Dans cette hypothèse, nous la retirerons. Nous sommes des « stocks pickers » au sein de ce compartiment de marché et nous tenons à cette approche singulière car elle a fait ses preuves.

Performances supérieures aux autres classes d’actifs

En expansion, le marché des obligations convertibles connaît un renouveau inédit depuis deux ans en Europe alors qu’il est en déclin aux Etats-Unis ou au Japon. Il pèse actuellement 67 milliards d’euros sur le Vieux continent, dont 6,5 milliards qui arrivent à échéance en 2016. Des émissions importantes sont donc à prévoir au cours de l’année. Les groupes Safran et LVMH viennent d’ailleurs d’émettre des convertibles ces dernières semaines. Si ce marché est encore de taille modeste comparé aux marchés actions ou obligataires, il faut toutefois constater qu’il génère des performances globalement supérieures dans la durée à celles des autres compartiments de marchés. Sur 10 ans, la performance annualisée de l’Exane Convertibles Europe est de 4.8% à comparer à 2.4% pour l’Eurostoxx 50TR.

Les sociétés émettrices d’obligations convertibles sont le plus souvent des grandes capitalisations. L’offre est restreinte mais à l’inverse l’engouement impressionnant pour ce produit traduit l’appétit croissant des investisseurs. Avec la baisse récente des indices boursiers, les valorisations sont attractives. Or, dans un contexte de taux bas plutôt favorable aux marchés actions, les obligations convertibles donnent la possibilité de participer à la reprise des marchés après la baisse du début de l’année. Elles offrent également une volatilité plus faible, très appréciable dans la période chahutée que nous connaissons.