L’Espagne, un exemple

Les dernières prévisions économiques de la Banque d’Espagne pourraient inquiéter les investisseurs mais c’est oublier que la situation financière du pays est moins catastrophique qu’ailleurs et que le

Les dernières prévisions économiques de la Banque d’Espagne pourraient inquiéter les investisseurs mais c’est oublier que la situation financière du pays est moins catastrophique qu’ailleurs et que le gouvernement a mis en œuvre des réformes.

Selon la banque centrale, le Produit intérieur brut (PIB) devrait progresser de 0,8% cette année et de 1,5% en 2012. C’est moins que le gouvernement qui a retenu dans son budget 1,3% en 2011 puis 2% à 2,5% par an en moyenne.

De quoi susciter des craintes sur la capacité du pays à rembourser sa dette d’autant que l’Espagne doit trouver une solution pour son secteur bancaire, en particulier les caisses d’épargne, dont les créances douteuses atteindraient 100 milliards d’euros. L’agence de notation Moody’s estime qu’il faut 50 milliards de recapitalisation alors que le gouvernement avait avancé le chiffre de 20 milliards.

A noter qu’il n’y a pas de crainte sur les grandes banques nationales comme Santander et BBVA qui, du fait de leur poids international considérable, ont un caractère systémique.

En outre, l’Espagne a de nombreuses relations économiques avec le Portugal – on parle d’une exposition de l’ordre de 100 milliards d’euros – et pourrait être touchée par les difficultés de son voisin.

Il faut toutefois noter qu’en dépit de la crise, l’Espagne dispose d’une situation financière plus confortable que dans nombre de pays. Sa dette représente un peu plus de 60% du PIB contre 84% en moyenne pour la zone euro. Son déficit public, dans le pire scénario de la Banque d’Espagne, serait de 6,2% cette année alors que la moyenne de la zone est aux alentours de 6%.

On peut arguer que l’économie de l’Espagne est moins vaste et moins diversifiée que celles de la France et de l’Italie.

Mais contrairement à ce qui se passe dans ces deux pays, le gouvernement espagnol a entrepris des réformes pour assainir ses finances publiques et pour améliorer la compétitivité. Ces actions vont permettre d’attirer des entreprises étrangères qui trouveront une main d’œuvre formée et des infrastructures. Parallèlement, l’Espagne mise sur les services, et notamment sur le tourisme, pour réduire le déficit de sa balance des paiements.

De ce point, la situation internationale, avec les révoltes dans les pays arabo-musulmans et l’accident nucléaire au Japon, devrait inciter les vacanciers européens à choisir les rivages méditerranéens européens pour leurs prochaines vacances. Et l’Espagne devrait en tirer profit.

Enfin, on peut estimer qu’il n’y a pas de risque financier espagnol. Si c’était le cas, cela signifierait que l’Italie et la France sont aussi menacées. Et ce serait la fin de la zone euro. Or, ce scénario est totalement exclu.

Dans ce contexte, en dépit de ses difficultés qui demeurent réelles (immobilier, banques régionales, tensions politiques avec les régions autonomes), l’Espagne a pris des mesures courageuses et devrait servir d’exemple.