La pauvreté n’est pas une fatalité

La lutte contre la pauvreté dans le monde a fait des progrès ces dernières années mais de nouvelles approches sont indispensables pour aller plus loin.

La lutte contre la pauvreté dans le monde a fait des progrès ces dernières années mais de nouvelles approches sont indispensables pour aller plus loin.

Lors du colloque « Concilier lutte contre la pauvreté et qualité de l'environnement » organisé lundi 27 juin par son groupe et l’Agence française de développement (AFD), le P-DG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, a réaffirmé qu’il n’y avait « pas de fatalité » à ce qu’un pays soit condamné à la pauvreté.

Il a cité quelques exemples : le Bénin pourra offrir une éducation pour tous en 2015 ; le Chili dépollue désormais 90% de ses eaux usées contre 15% il y a quelques années ; la Chine a réussi à électrifier une très partie de son territoire.

Comment aller plus loin tout en respectant l’environnement ? Car, lutter contre la pauvreté et protéger l’environnement vont de pair. Par exemple, en mettant en œuvre une gestion durable des forêts on aide des populations à continuer à utiliser du bois pour la cuisine ; en luttant contre la désertification, on permet à des populations de se sédentariser et à développer une agriculture ; en mettant en place des systèmes d’évacuation des eaux, on peut lutter contre les inondations dans certaines villes.

Pour obtenir ces résultats, il faut un soutien financier mais pas seulement. Amartya Sen, prix Nobel d’économie, a souligné que la volonté politique était essentielle. Wangari Maathai, prix Nobel de la paix, a, elle aussi, jugé qu’il fallait un engagement politique. « Sans engagement politique, il n’y a pas d’action. Sans cela, ce sont juste des paroles ».

Elle a insisté sur la nécessité des partenariats. De ce point de vue, plusieurs intervenants ont souligné que le secteur privé avait un rôle à jouer. Car il ne s’agit pas de verser des subventions mais bien de développer des activités au profit de tous.

Wangari Maathai a expliqué qu’il était « important de travailler avec les communautés et non seulement pour les communautés ». Impliquer les populations locales dans les projets de développement permet de les responsabiliser.

Reste la question du financement. Antoine Frérot a rappelé qu’actuellement les financements internationaux devaient obligatoirement aller à des Etats et ne pouvaient donc pas être versées aux communautés. Des voix s’élèvent donc pour que l’argent aille aux collectivités locales. La balle est dans le camp des pays donateurs.