Le paradigme de faible volatilité s’achève : comment y faire face dans l’univers obligataire ?

par Witold Bahrke, Stratégiste chez Nordea Asset Management

La période de faible volatilité –illustrée par l’indice de volatilité VIX, également appelé indice de la peur, qui se base sur l’indice phare américain S&P500 – touche à son terme, à l’heure de vents monétaires contraires !

En février dernier, la correction boursière a retenti comme un puissant rappel : l’ère de la volatilité basse s’achève. Désormais, les risques de correction augmentent et cela ne concerne pas seulement les actions, mais également les marchés obligataires dont la volatilité s’est aussi accrue. Au vu de l’histoire macroéconomique, les vents contraires consécutifs aux mouvements de politiques monétaires devraient prendre de l‘ampleur à mesure que les avoirs en obligations d’Etat des grandes banques centrales vont diminuer d’ici la fin de l’année. Ceci devrait rendre le marché bien plus difficile en 2018 !

Les investisseurs font face à l’équation suivante : alors que les taux d'intérêt à long terme sont récemment sortis de leurs fourchettes historiquement basses (et d’un cycle de baisse de trois décennies), la recherche d’actifs refuges obligataires "classiques", comme les obligations d'État de première qualité, ne suffit plus. En effet, la volatilité des obligations augmente actuellement en corrélation avec celle des actions (voir le graphique ci-dessus). Les obligations longues, en particulier, pourraient faire preuve de vulnérabilité, car l'inflation semble faire son retour, au moins de façon cyclique. La prime à terme des obligations d'État américaines de maturité longue est toujours à des niveaux historiquement bas. Par conséquent, le risque potentiel de choc des taux est particulièrement redouté des investisseurs.

Dans ce contexte, les stratégies obligataires à faible duration, à l’image des obligations sécurisées, offrent une solution attrayante aux investisseurs. Elles protègent les portefeuilles contre les risques de duration et contre la volatilité, qui est croissante et corrélée entre les classes d’actifs. Parallèlement, les obligations sécurisées sont assorties d'un potentiel de rendement intéressant face aux obligations d'État, sans compromettre la qualité de crédit. Un exemple typique : ces stratégies ont été parmi les plus performantes, lors des turbulences du marché en février dernier.