UEM : détente des taux grecs

par Sandrine Boyadjian et Bénédicte Kukla, économistes au Crédit Agricole

  • La Grèce a réussi son émission d’emprunt d’Etat à court terme. Les marchés ont été moins méfiants face à la dettegrecque.
  • En zone euro, la production industrielle a progressé plus qu’attendu au mois d’août (1,0% m/m, après 0,1% en juillet).
  • L’estimation finale de l’inflation en zone euro montrent que les prix ont continué d’augmenter dans la plupart des pays membres en septembre.

 

La Grèce a réussi le test de confiance des marchés. Elle a émis 1,17 milliard d’euros d’emprunt d’Etat à six mois, à un rendement de 4,54%, contre 4,82% lors de la précédente émission le 14 septembre. Elle a dû augmenter son offre car les investisseurs avaient demandé pour près de 4 milliards d’euros de titres grecs. Cet engouement a induit une nette détente des taux grecs. Le spread de taux est passé sous la barre des 700 pdb, et ce, pour la première fois depuis la mi-juin. En un mois, le spread a perdu 200 pdb. Cette opération a bénéficié d’un contexte favorable. Le récent pré-budget 2011 prévoit un déficit budgétaire plus faible que celui exigé dans l’Economic Policy Program établi lors de l’octroi de l’aide de 110 milliards d’euros (7% du PIB prévu pour 2011, contre 7,6% exigé). Sur les neuf premiers mois de cette année, le déficit public a atteint 16,2 milliards, soit une baisse supérieure à l’engagement du gouvernement. Le bémol toutefois se situe du côté des recettes fiscales, ces dernières ne respectant pas l’objectif (hausse de 3,7% observée, contre 13,7% attendu).

Après une faible progression en juillet (0,1% m/m), la production industrielle corrigée des variations saisonnières en zone euro a surpris à la hausse au mois d’août, augmentant de 1,0% sur le mois (consensus : 0,8%). En rythme annuel, la production a grimpé de 0,7 point, à 7,9%. Dans les détails, la plus forte hausse a été enregistré dans le secteur des biens d'investissement (3,0% m/m). Elle a également crû dans les biens de consommation durable (1,8%) et dans les biens intermédiaires (1,4%). En revanche, la production a freiné de 0,2% pour les biens de consommation non durables, et de 0,7% dans le secteur de l'énergie. Parmi les grands États membres, les hausses les plus importantes ont été constatées en Allemagne (1,8% m/m) et en Italie (1,6%). Au total, l’acquis de croissance pour le troisième trimestre s’inscrit à 1,0% t/t, soit au même rythme qu’au trimestre précédent.

Selon l’estimation finale d’Eurostat, le taux d’inflation annuel de la zone euro (ICPH) s’est établi à 1,8% a/a en septembre, en hausse de 0,2 point par rapport au mois d’août. Parmi les principales composantes, les prix ont augmenté le plus dans le secteur des transports (4,1% a/a), les boissons alcoolisées et le tabac (3,2%) ainsi que le logement (2,9%). Les prix des produits alimentaires ont progressé de 1,2% a/a, en hausse pour le quatrième mois consécutif. A l’inverse, les prix ont reculé dans les domaines de la communication (-0,9%) et les loisirs et la culture (-0,2%). L’inflation sous-jacente (hors prix alimentaires et énergétique) reste stable à 1,0% pour le troisième mois consécutif. Au niveau géographique, le taux le plus faible a été observé en Irlande (-1,0%) et le plus fort en Grèce (5,7%). Les prix en France ont augmenté au même rythme que la zone euro, tandis qu’en Allemagne la hausse des prix a été plus modérée (1,3% a/a). Enfin, l’inflation devrait maintenir sa tendance haussière au cours des prochains mois, avant de commencer à baisser au premier semestre 2011.

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