Cherche stratégie industrielle

La France est-elle capable de définir une stratégie industrielle pouvant lui permettre de retrouver le peloton de tête au niveau mondial ?

La France est-elle capable de définir une stratégie industrielle pouvant lui permettre de retrouver le peloton de tête au niveau mondial ? Le dossier de l’éolien offshore suscite des interrogations.

Le gouvernement vient de décider de lancer un appel à pour construire 600 turbines en mer totalisant une puissance installée de 3.000 MW sur une partie de la façade Atlantique. L’investissement global est colossal : environ 10 milliards et les candidats sélectionnés pour la première tranche doivent être choisis en 2012.

On peut déjà noter que 2012 est l’année de l’élection présidentielle et nul ne peut prévoir si le gouvernement qui sera en place suite au scrutin maintiendra le projet, qui suscite diverses polémiques.

Il faut aussi souligner que de nombreux experts soulignent que la France dispose de suffisamment de capacités de production d’électricité (elle a été exportatrice nette en 2010, selon le bilan du Réseau de Transport d’Electricité, RTE) et que la situation va encore s’améliorer dans les prochaines années avec la mise en service de la centrale nucléaire de troisième génération de Flamanville.

Le gouvernement justifie le projet d’éolien offshore par la nécessité de diversifier le bouquet énergétique du pays (80% d’électricité d’origine nucléaire) et de respecter les engagements du Grenelle de l’Environnement sur le développement des énergies renouvelables.

La France s’est fixé pour objectif d’avoir 23% d'énergie renouvelable dans son mix énergétique en 2020 contre 14% en 2010.

Mais, en l’état actuel des choses, ce développement risque de profiter avant tout aux industriels étrangers car les pouvoirs publics en France n’ont pas su mettre en place une vraie filière industrielle.

La différence est frappante avec la Chine. Ce pays, premier pollueur de la planète, a décidé depuis plusieurs années de miser sur les énergies nouvelles afin de réduire ses émissions et le gouvernement a aidé financièrement et politiquement à la constitution de filières industrielles. Résultat de cette stratégie : la Chine est le leader mondial des équipements pour l’éolien comme pour le solaire.

La France arrive donc un peu tard sur ce secteur. Il est plus qu’urgent que le pays engage une réflexion stratégique sur ses atouts industriels et sur les technologies émergentes dont le monde aura besoin demain. Les atouts ne manquent pas, avec notamment des entreprises françaises qui figurent parmi les meilleures au monde.

Il faut juste définir une feuille de route afin que toutes les énergies soient mobilisées vers un but commun. Cela ne rapportera rien électoralement à court terme mais il en va de l’avenir industriel du pays.