Chiffres clés du programme économique du Président Macron

par Pierre Pinel, Gero Jung, Valentin Bissat et Arthur Jurus, Economistes chez Mirabaud AM

> Le candidat pro-européen Emmanuel Macron (En Marche!) a remporté les élections présidentielles françaises ce dimanche 7 mai et son élection comme nouveau Président de la République Française sera proclamée ce jeudi 11 mai. La passation de pouvoir aura lieu au plus tard ce 14 mai.

> Un risque existe que le nouveau Président n’obtienne pas une majorité aux prochaines élections législatives en juin prochain, ce qui le contraindrait à former un gouvernement de coalition.

> Nous restons investis sur les actions européennes avec un biais sur les petites et moyennes capitalisations et les entreprises « value ».

> Résultat politique: le second tour de l’élection présidentielle française a qualifié Emmanuel Macron (En Marche) contre Marine Le Pen (Front National) avec 65.8% des voix et un taux de participation de 74.6%.

> Enjeux politiques: des élections législatives auront lieu les 11 et 18 juin prochain pour élire les 577 députés de l’Assemblée Nationale au moyen d’un scrutin uninominal majoritaire à deux tours par circonscription. Compte-tenu des faibles écarts observés au premier tour entre M. Macron (24.01%), Mme. Le Pen (21.30%), M. Fillon (LR, 20.01%) et M. Mélenchon (France Insoumise, 19.58%), l’obtention d’une majorité parlementaire par le parti en Marche du futur Président sera disputée. Des premiers sondages pourraient être diffusés durant la seconde partie du mois de mai.

> Priorités du programme politique: le programme d’Emmanuel Macron vise :

  1. une baisse du taux de chômage à 7% en 2022 rendue possible par une croissance de l’activité de 1.8% à la fin du mandat,
  2. une amélioration de l’efficacité du système public pour contribuer pour moitié au projet de réduction budgétaire
  3. davantage d’intégration et de solidarité en Europe en réduisant le déficit public de la France, en renforçant la capacité d’investissement de l’Europe et en mettant en place un Ministre des finances de la zone euro.

> Contribution positive à la demande intérieure française: le programme économique souhaite soutenir les entreprises en pérennisant le crédit impôt compétitivité emploi en baisse de charges et en réduisant l’impôt sur les sociétés de 33% à 25%. Le pouvoir d’achat des consommateurs serait soutenu par la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers, la suppression des cotisations chômage et d’assurance maladie, l’individualisation de l’impôt sur les revenus pour les couples et une hausse de la prime d’activité.

> Réformes structurelles: un plan d’investissement de 50 milliards d’euros favoriserait un nouveau modèle de croissance en favorisant la formation et l’éducation (15 milliards), la transition écologique (15 milliards), les transports (5 milliards), l’agriculture (5 milliards), les hôpitaux (5 milliards) et la modernisation de l’Etat par le passage au numérique (5 milliards).

> Réduction des dépenses publiques: 60 milliards d‘économies sur les dépenses publiques sont ciblés d’ici 2022 sur l’assurance maladie (15 milliards), l’assurance chômage (10 milliards), les collectivités locales (10 milliards) et l’Etat (25 milliards). L’objectif est d’atteindre en 2022 un deficit de 1% et une part des dépenses publiques dans le PIB de 52%.

> Impact sur notre stratégie d’investissement: les actions européennes sortent gagnantes des élections présidentielles et met- tent en avant les aspects positifs des fondamentaux européens:

  1. des conditions financières favorables à l’activité des entre- prises européennes,
  2. des révisions positives sur la croissance des bénéfices grâce à l’amélioration des volumes de vente,
  3. une accélération de la croissance en zone euro,
  4. une baisse de la prime de risque politique dans la valorisation des actions.

En conséquence, nous restons positifs sur les actions européennes, en particulier les valeurs bancaires et industrielles, qui profitent de la croissance et de la hausse des taux. En revanche, nous restons sous-pondérés sur les obligations souveraines. Après la baisse des incertitudes politiques, la reprise économique et la hausse de l’inflation vont se poursuivre, soutenant une normalisation des taux réels en Europe.