Royaume-Uni : la BoE opte pour le statu quo

par Slavena Nazarova, économiste au Crédit Agricole

La BoE n’a pas changé sa politique monétaire lors de son comité du 8 octobre.

La BoE défend l’efficacité du quantitative easing (QE).

La production industrielle a surpris à la baisse au mois d’août (-2,5 % m/m).

La BoE a décidé cette semaine de laisser inchangé son taux directeur à 0,5 % ainsi que son programme de rachats d’actifs à 175 Mds GBP. En outre, la banque n’a pas communiqué sur une éventuelle baisse du taux de rémunération des réserves des banques.

Jusqu’à présent, le montant des actifs rachetés dans le cadre du programme s’élèvent à 158 Mds GBP, principalement des titres du trésor britannique, ne laissant plus qu’une marge de 17 Mds GBP jusqu’à l’épuisement du programme. Il devrait par conséquent s’accomplir dans le mois qui suit et pourrait être revu en novembre prochain après la publication du rapport trimestriel de l’inflation. Les perspectives sur les pressions inflationnistes à moyen terme sont en effet le facteur déterminant du programme de QE.

La croissance de M4 a poursuivi sa chute en août, à 12,5 % a/a, contre 17,6 % a/a au début de l’année. Face à ce manque de réaction de l’agrégat monétaire au QE, la BoE a tenu à défendre l’efficacité de son programme. Dans son discours du 30 septembre 2009, David Miles, membre du Comité de politique monétaire, a mis en exergue le bon fonctionnement des trois canaux de transmission du QE, à savoir la baisse des rendements des gilts, le rétrécissement des spreads des obligations corporate et l’augmentation des émissions de titres (obligations et actions) par le secteur privé. Depuis l’introduction du QE en mars 2009, le spread gilt-OIS en particulier a davantage baissé au Royaume-Uni qu’en Europe ou aux Etats-Unis. La baisse des spreads a favorisé le financement des entreprises sur le marché au détriment du financement bancaire. 

La production industrielle a chuté de 2,5 % m/m en août et de 11,2 % sur un an. Les marchés s’attendaient plutôt à une hausse modeste de l’ordre de 0,2 % m/m et d’un recul annuel moins important de 8,7 %. C’est la composante de la production minière et d’extraction qui a été le principal contributeur à cette baisse. La production de gaz et de pétrole a, en effet, reculé de 7,3 % m/m, soit la plus forte baisse depuis octobre 2008.

Mais cette baisse est à relativiser car, selon l’ONS elle a été affectée par la fermeture provisoire en août de raffineries pour maintenance. La production manufacturière a également surpris à la baisse, reculant de 1,9 %, soit la plus forte diminution depuis janvier 2009. En niveau, elle reste stable en moyenne sur les six derniers mois.

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