Lundi 29 novembre
La Commission européenne maintient ses prévisions de croissance à 1,7% pour la zone euro et à 1,8% pour l’ensemble de l’Union européenne en 2010, les chiffres étant respectivement de 1,5% et de 1,7% en 2011. Les anticipations de croissance sont relevées pour Allemagne cette année (+3,7% contre +3,4% en septembre) et maintenues pour la France (+1,6%). Selon la Commission, l'Irlande (-0,2%), la Grèce (-4,2%) et l'Espagne (-0,2%) devraient enregistrer une récession sur l'ensemble de l'année en 2010.
Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, membre du conseil de la Banque centrale européenne (BCE), juge qu’il n’y a aucune raison de douter des mesures de redressement prises en Irlande et en Grèce. « L'Europe a mis en place des mécanismes appropriés avec le FMI pour soutenir ces deux pays qui ont pris des mesures sévères pour redresser leurs finances publiques », dit-il lors d’une conférence à Tokyo. « Il n'y a aucune raison de douter des plans de redressement de ces deux pays. Ils ont l'approbation du FMI. »
La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, assure que le plan d’aide de 85 milliards d’euros apporté à l’Irlande est suffisant « puisque ça tient l'Irlande largement à flot pendant trois années ». Pour son collègue chargé du Budget, François Baroin, « c'est un plan important de nature à rassurer les investisseurs ». Les deux ministres affirment également que la France n’est pas menacée alors qu’il y a des interrogations sur les marchés financiers.
Les dépenses de consommation lors du « Black Friday » aux Etats-Unis ont enregistré une hausse de 6,4% cette année, selon la Fédération américaine de la distribution (NRF) qui souligne que les consommateurs sont revenus vers les grands magasins et les enseignes d’habillement alors qu’ils privilégiaient les supermarchés et les magasins discount ces deux dernières années.
Mardi 30 novembre
Le taux d'inflation dans la zone euro est ressorti à 1,9% en novembre, inchangé par rapport à octobre, selon Eurostat. Ce dernier indique également que le taux de chômage de la zone euro a atteint 10,1% en octobre contre 10% en septembre du fait d’une hausse en Italie.
La Banque du Portugal estime que le secteur bancaire national sera menacé si l’assainissement des finances publiques n’est pas mené à son terme. « Le risque deviendra intolérable si les mesures qui consolideront les finances publiques de façon crédible et durable ne sont pas mises en œuvre », souligne-t-elle dans un rapport. Le gouvernement de José Socrates veut réduire le déficit public à 4,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011 contre 7,3% en 2010.
L’Inde a enregistré une croissance du PIB de 8,9% sur le trimestre de juillet à septembre, le deuxième de son exercice fiscal, contre 8,8% au trimestre précédent, selon l’Organisation centrale des statistiques.
Le vice-ministre russe de l’Economie, Andreï Klepatch, juge prématuré un relèvement des taux d’intérêt car la reprise économique demeure fragile. La banque centrale de la Russie maintient son taux d’intérêt directeur à 7,75% mais évoque une hausse pour faire face à l’inflation.
Mercredi 1er décembre
La Réserve fédérale américaine juge que l’activité économique ne parvient pas à trouver un rythme permettant de créer des emplois. Dans son « Livre beige », elle explique la reprise dans certains secteurs est contrebalancée par un marché immobilier « déprimé » et le chômage.
Les Etats-Unis font savoir qu’ils seraient prêts à soutenir le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en accroissant leur participation au Fonds monétaire international (FMI). Le FESF est actuellement doté de 750 milliards d’euros en additionnant les fonds de l’Union européenne et du FMI.
Le gouvernement espagnol présente de nouvelles mesures en vue de réduire les déficits publics : il met fin à l'indemnisation de 426 euros mise en œuvre l’an dernier en faveur des chômeurs de longue durée dont les droits ont expiré ; il veut céder 30% de la société nationale de loterie ; et veut ouvrir jusqu’au 49% le capital des sociétés de gestion des aéroports.
Le groupe automobile General Motors a enregistré une hausse de 11% de ses ventes en novembre, Ford de 24% et Chrysler de 17%.
Jeudi 2 décembre
La Banque centrale européenne (BCE) laisse ses taux directeurs inchangés – taux de refinancement à 1,00%, niveau dont il n'a plus bougé depuis mai 2009 et taux de facilité de dépôt à 0,25%. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, annonce que l’institution va mener des opérations d'allocation de liquidité « illimitée » à trois mois en janvier, en février et en mars alors que ce programme lancé en pleine crise financière devait prendre fin en janvier. Les investisseurs anticipaient une prolongation mais sont déçus qu’il n’y ait pas une accélération des achats d’obligations.
Le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de 0,4% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent contre 1% au deuxième trimestre, selon les données d’Eurostat. Sur un an, la croissance ressort à 1,9% après + 2% au deuxième trimestre. Les dépenses des ménages, les investissements publics et les exportations expliquent cette progression.
Le nombre de chômeurs a augmenté pour le quatrième mois consécutif en novembre en Espagne, en raison notamment de suppressions de postes dans les services, dont la dépendance aux variations saisonnières est très forte, annonce jeudi le ministère du Travail.
Le nombre de chômeurs en Espagne a progressé 24.318 (0,6%) en novembre par rapport à octobre pour atteindre 4,1 millions de chômeurs, le taux de chômage se situant à 19,8%, le plus élevé d’Europe. Sur un an, la hausse est 1,3%.
Le taux de chômage en France est resté stable à 9,3% en métropole et à 9,7% en comptant les départements d'outre-mer au troisième trimestre par rapport au deuxième. Sur un an, le taux de chômage progresse de 0,1 point.
Vendredi 3 décembre
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, assure que la crise qui touche la zone euro n’est pas liée à la monnaie unique mais aux politiques budgétaires des Etats membres. « L’euro est une monnaie crédible, l'euro a conservé sa valeur exprimée en terme de pouvoir d'achat mieux qu'aucune monnaie européenne créatrice de l'euro au cours des 50 dernières années », explique-t-il lors d’une conférence à Paris. « Nous avons en ce moment un problème qui n'est pas un problème de la monnaie euro, mais qui est un problème de politiques budgétaires qui n'ont pas été correctes, et qui n'ont pas été correctes en dépit des règles qui auraient dû être suivies. C'est cela qu'il faut corriger et c'est cela qui sera corrigé. »
L’Allemagne assure qu’elle ne souhaite pas imposer une politique budgétaire commune dans la zone euro. « Il n'y a ni projet ni volonté de former une politique budgétaire commune. La réforme décisive du pacte de stabilité et de croissance mène déjà à une coopération plus étroite en matière de politique économique », dit le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.
L’agence de notation Standard & Poor’s annonce avoir placé la note de crédit des banques portugaises sous surveillance avec implication négative. Elle a placé récemment la note du Portugal (A- long terme et A-2 court terme) sous surveillance également, rendant logique la même mesure pour les banques.
L’économie américaine a créé 39.000 emplois non agricoles, soit nettement moins qu’attendu par les économistes, en novembre contre 172.000 en octobre (151.000 en première estimation), ce qui a pour effet de faire remonter le taux de chômage à 9,8%, niveau le plus élevé depuis avril (9,9%).
Des responsables de la Réserve fédérale américaine indiquent que le nouveau programme d’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing 2, QE2) de 600 milliards de dollars, qui suscite de vives critiques, pourrait être ajusté si nécessaire. Toutefois, la Fed souligne depuis plusieurs semaines que la croissance reste fragile, que l’inflation demeure faible et que le chômage est à un niveau inquiétant, ce qui justifie des mesures de soutien à l’économie.
La Chine fait savoir par l’intermédiaire de l’agence de presse officielle Chine Nouvelle qu’elle va mettre en œuvre une politique monétaire plus prudente et moins souple, laissant supposer des mesures de resserrement du crédit et des hausses des taux d’intérêt alors que l’inflation menace.
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