par Slavena Nazarova, économiste au Crédit Agricole
- La croissance du PIB britannique au premier trimestre de l’année a été confirmée à 0,5% t/t.
- Le PIB norvégien, hors activités d’extraction de gaz et de pétrole, a progressé de 0,6% t/t au premier trimestre, une performance honorable compatible avec une poursuite du cycle de resserrement monétaire de la Norgesbank.
- La croissance suédoise (+0,8% t/t) marque le pas sans qu’il soit question de rupture. Ce léger ralentissement ne devrait pas dissuader la Riksbank d’opérer deux nouveaux tours de vis monétaires d’ici décembre.
La croissance du PIB britannique a été confirmée à 0,5% t/t au premier trimestre 2011 mais sa décomposition en termes de dépenses a révélé la faiblesse, bien plus importante que prévu, de la demande intérieure (-1,3% t/t). La consommation des ménages, dont la confiance s’est fortement détériorée au cours des derniers mois, s’est contractée de 0,6% t/t, soit le double de la chute observée au quatrième trimestre 2010. En cause : le taux de chômage (7,7%) qui peine à fléchir significativement, l’érosion du pouvoir d’achat et l’incertitude sur les revenus futurs. La formation brute de capital fixe s’est également repliée (-4,4% t/t). La chute de la croissance dans le secteur immobilier (-4,0% t/t) semble expliquer une grande partie de cette déception mais plus fondamentalement, celle-ci ne fait que confirmer les perspectives incertaines de la demande domestique et donc des besoins de capacités supplémentaires. Les importations (-2,3% t/t) ont subi la chute de la demande domestique alors que les exportations (3,7%t/t) ont profité d’un environnement global porteur et de la dépréciation de la livre. Le solde extérieur a ainsi été le principal contributeur à la croissance (1,7 pp).
Le PIB norvégien, hors activités d’extraction de gaz et de pétrole, a progressé de 0,6% t/t. En incluant ces activités off-shore (-4,1% t/t), le PIB total recule de 0,4%. Au niveau domestique, les dépenses des ménages ont stagné sur le trimestre, essentiellement en raison de la chute de la consommation d’électricité en lien avec le niveau élevé de son prix. En dehors de ce facteur, la consommation reste plutôt bien orientée, portée par un marché de l’emploi dynamique (taux de chômage à 3,3% en mars). L’investissement continue de se redresser (+2,3% t/t) surtout grâce aux investissements réalisés dans les activités d’extraction. La conjoncture porteuse, des taux d’intérêt toujours faibles, quoiqu’en hausse, sont des facteurs favorables au marché immobilier, avec un investissement en logement en forte progression (+8% sur le trimestre). En revanche, les exportations nettes amputent la croissance de plus de 3 pp : les exportations pâtissent de la force de la couronne norvégienne et reculent de 0,5% t/t alors que la robustesse de la demande domestique stimule la demande d’importations (+10,7% t/t). Les stocks apportent également une forte contribution positive, à hauteur de 2,7 pp.
Une croissance toujours solide, l’accélération de l’inflation et des prix immobiliers devraient convaincre la Norges Bank de poursuivre son cycle de resserrement monétaire, avec deux hausses supplémentaires attendues d’ici la fin de l’année (cible de 2,25% en décembre).
Depuis plus d’un an, le PIB suédois enregistre des rythmes de croissance plus que flatteurs (en moyenne 1,9% t/t en 2010). La progression du PIB de 0,8% t/t au premier trimestre marque ainsi un ralentissement mais n’en demeure pas moins robuste. La croissance est tirée par des ressorts domestiques, avec une consommation des ménages toujours en hausse (+0,4% t/t) et un investissement encore très dynamique (+1,6% t/t). En corollaire, les importations ont fortement augmenté sur la période (+3,5% t/t) si bien que le commerce extérieur contribue négativement à la croissance (à hauteur de 0,2 pp) et ce en dépit d’une performance honorable du côté des exportations (+2,3% t/t). Le mouvement de restockage a accéléré et apporte 0,6 pp à la croissance. En rythme annuel, la croissance enregistre une progression de 6,4%, soit un rythme légèrement en deçà de celui anticipé par la Riskbank. Néanmoins, ce très léger ralentissement ne devrait pas dissuader la Riskbank d’opérer deux nouveaux tours de vis monétaires d’ici décembre, lesquels amèneraient le taux repo à 2,25% fin 2011.