par Axelle Lacan, économiste au Crédit Agricole
- Le moral des ménages est stable à un bas niveau en juin (à 83).
- Les enquêtes PMI pointent à nouveau vers un ralentissement de l’activité en juin (-5 points pour le PMI composite, à 55).
- L’enquête INSEE suggère une amélioration de la conjoncture dans l’industrie manufacturière en juin (+3 points, à 109).
Le moral des ménages se stabilise à un bas niveau en juin (83). Les composantes n’évoluent que marginalement sur le mois. Les ménages jugent leur situation financière personnelle stable, tant en termes d’évolution passée que de perspectives d’évolution. L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne est quasi-inchangée. Les ménages estiment qu’il est actuellement propice d’épargner. En revanche, ils jugent le moment toujours peu opportun de faire des achats importants, ce qui suggère de faibles dépenses en biens durables. Il est vrai que les ménages restent très pessimistes sur les perspectives d‘évolution de leur niveau de vie (-47, moyenne de long terme à -21). Pourtant, leur opinion sur l’inflation passée est en baisse de 5 points et ils sont moins nombreux à anticiper une hausse du chômage. Ces observations confirment notre scénario de freinage de la consommation privée au deuxième trimestre, sous l’effet cumulé de la fin de certaines mesures de soutien, du redressement de l’inflation et du niveau élevé du taux de chômage.
Les enquêtes PMI publiées en juin signalent un ralentissement de l’activité sur le mois. Dans le secteur manufacturier, l’indice recule de 2,4 points, à 52,5. C’est le plus bas niveau atteint depuis août 2009. Les perspectives de production sont moins favorables (-3 points). Les nouvelles commandes se replient, notamment celles venant de l’étranger (-6 points). Dans le secteur des services, l’indice recule également (-6 points). Toutefois, à 57, il reste confortablement ancré en zone d’expansion et suggère encore des perspectives solides d’activité. Au total, l’indice PMI composite, qui synthétise le climat des affaires dans les services et l'industrie, est à nouveau en repli et perd près de 5 points en juin, à 55. Après une croissance très dynamique en début d’année (+1 % t/t), l’expansion de l’activité devrait donc être rapide en France au deuxième trimestre. Nous prévoyons une croissance de l’activité de l’ordre de 0,3% t/t.
L’enquête publiée par l’INSEE sur le climat des affaires dans l’industrie manufacturière apporte une touche un peu plus positive au bilan conjoncturel du deuxième trimestre. L’indicateur synthétique est en hausse de 3 points en juin, à 109. A l’exception des perspectives générales de production, qui se dégradent de 2 points sur le mois, toutes les composantes se redressent. La production passée gagne 6 points et dépasse de 20 points son niveau moyen (à 25 contre 5).
Les entrepreneurs estiment que leurs stocks de produits finis s’alourdissent légèrement. Les carnets de commandes, globaux c3o5mme étrangers, se regarnissent. Enfin, les perspectives personnelles de production s’améliorent. Au total, le recul depuis mars de l’enquête au cours des trois derniers mois a été moindre qu’anticipé. Ceci pourrait nous amener, si les données d’activité publiées en mai et en juin surprenaient également à la hausse, à relever légèrement notre prévision de croissance pour le deuxième trimestre (+0,3 % t/t actuellement).
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