par Edward B. Jamieson, Président, Directeur de l’investissement et gérant de portefeuille de Franklin Equity Group
Malgré des incertitudes persistantes, les marchés actions américains ont selon nous enregistré des performances solides en 2012.Les principaux indices ont pour la plupart publié des statistiques à deux chiffres en novembre, et la volatilité annuelle a sensiblement reculé par rapport à 2011.
Plusieurs facteurs, dont la crise de la dette européenne, le ralentissement de la croissance des marchés émergents, et l'élection présidentielle et les problèmes budgétaires des États-Unis, ont parfois pesé sur les marchés, mais aucun n'a menacé la croissance modeste mais régulière de l'économie américaine.
La croissance des résultats des entreprises s'est tassée mais leur niveau global approche un record, et les sociétés ont dans l'ensemble continué à utiliser leurs solides flux de trésorerie disponible à travers des initiatives favorables aux actionnaires, telles que rachats d'actions et augmentations de dividendes. Dans un contexte marqué par des taux d'intérêt extrêmement bas, les titres versant des dividendes élevés ont enregistré des performances particulièrement solides car de nombreux investisseurs sont à l'affût de sociétés qui génèrent un rendement.
En fin d'année, les investisseurs se sont focalisés sur la perspective du mur budgétaire et de son impact possible sur la croissance économique. L'intervention du Congrès le 1er janvier 2013 a empêché une hausse des impôts sur le revenu pour l'ensemble de la population en maintenant en place les taux d'imposition du gouvernement Bush pour la majorité des contribuables. Le Congrès a également repoussé de deux mois les réductions discrétionnaires des dépenses dites de « séquestration » qui devaient être appliquées début 2013. Comme il devra s'atteler à ce problème et augmenter le plafond de la dette en début d'année, des incertitudes persistent. Pourtant, nous pensons que leur dissipation au sujet de certains impôts devrait doper la confiance des ménages.
En outre, une résolution constructive des problèmes de « séquestration » et de plafond de la dette aurait un impact positif sur le moral des entreprises et des ménages qui, vu le contexte, ont probablement réduit leurs dépenses et leurs investissements. Parmi les autres facteurs préoccupants en 2012 figurent la crise persistante de la dette en Europe (qui a de nouveau replongé le continent en récession) et le ralentissement économique en Chine. Alors que la politique budgétaire reste quelque peu restrictive (mesures d'austérité) dans de nombreuses parties du monde, la politique monétaire est généralement très accommodante et les taux d'intérêt sont toujours globalement bas. Ce contexte nous semble favorable pour les actions.
Même si les États-Unis ont été confrontés aux incertitudes entourant l'élection présidentielle et les difficultés budgétaires, l'économie a en comparaison apporté une lueur d'espoir, surtout par rapport aux autres pays développés. Les résultats de nombreuses sociétés de l'indice S&P 500 ont progressé pour atteindre des niveaux record, avant de retomber légèrement au troisième trimestre (en raison des résultats inférieurs réalisés à l'étranger). La situation de l'emploi s'est encore légèrement améliorée, puisque le taux de chômage a reculé de 1 % entre novembre 2011 et novembre 2012.
Le secteur énergétique et la production manufacturière ont fortement contribué à la croissance de l'emploi. Les États-Unis connaissent actuellement une « révolution énergétique » (grâce à la fracture hydraulique), qui a propulsé la production à des niveaux inégalés depuis plus de 15 ans, et l'Agence internationale de l'énergie estime que le pays deviendra le premier producteur mondial de pétrole en 2020. Cette révolution énergétique devrait contribuer à contenir les prix du gaz naturel et permettre un redémarrage durable du secteur manufacturier. Aux États-Unis, ce dernier bénéficie de coûts de production faibles, du repli constant des salaires locaux (et de leur hausse dans les pays émergents), d'un dollar relativement bon marché et de coûts de transport élevés. Il nous parait peu probable que ces facteurs s'inversent à court terme, ce qui devrait se traduire par une croissance continue du secteur manufacturier. Les secteurs immobilier et automobile sont d'autres facteurs de soutien de l'économie américaine. L'immobilier est notamment passé du statut de poids mort de l'économie à celui de moteur de croissance puisqu'il a bénéficié de taux d'intérêt historiquement bas, du désendettement progressif des ménages et d'une demande en forte hausse.
L'augmentation des prix de l'immobilier a également permis de réduire le nombre de particuliers dont la valeur du bien est inférieure à leurs dettes, tout en produisant aussi un effet de richesse, ce qui est de bon augure pour la poursuite de l'embellie du secteur. L'association de ces facteurs devrait conduire à un environnement de croissance économique modeste mais régulière.
L'immobilier, la production manufacturière, l'automobile, le secteur énergétique et la relance monétaire préparent le terrain pour la poursuite probable de la croissance économique américaine, qui devrait contribuer à la progression régulière des résultats des entreprises. En fin d'année, les actions américaines affichaient des valorisations globalement raisonnables et légèrement inférieures aux moyennes à long terme. Elles sont d'ailleurs particulièrement attractives dans un environnement marqué par des taux d'intérêt très faibles et, selon nos analyses, de nombreuses sociétés disposent de flux de trésorerie et de bilans suffisamment solides pour continuer à créer de la valeur pour leurs actionnaires. Pour les investisseurs recherchant du potentiel à long terme, nous pensons que la période est propice pour investir dans les marchés actions américains.