Actions européennes : profitez du momentum !

par Cedric de Fonclare, gérant du fonds Jupiter GF European Opportunities chez Jupiter Asset Management

Même si le contexte politique en Europe appelle encore à la prudence, le niveau de compétitivité et les perspectives de croissance au niveau microéconomique ne justifient pas la persistance de la sous-valorisation actuelle.

La politique reste un élément d’incertitude en Europe dans la mesure où une pléthore de voix s’élève au sein de l’Union Européenne pour débattre de la manière dont les problèmes doivent être résolus. Cependant, de tels risques sont déjà bien compris par les marchés et sont intégrés dans les prix actuels ; l’Europe, en tant que zone géographique, se négocie avec un rabais par rapport au reste du monde depuis déjà un certain temps, d’une part à cause de la crise de la dette, et d’autre part par rapport à son propre niveau de valorisation historique.

A cette sous-valorisation relative s’ajoute le fait que l’Europe a été le théâtre de plusieurs surprises économiques positives au cours des semaines passées à même d’alimenter le momentum retrouvé sur les profits. Les données manufacturières et sur les services ont été meilleures qu’attendues, tirées par l’Allemagne. Les pays périphériques ont également vu des signes de stabilisation, bien qu’à un moindre niveau. Dès lors, nous pensons qu’il est possible de regarder au-delà des risques politiques et nous estimons qu’il y a un réel potentiel de croissance des entreprises au niveau micro-économique.

Même s’il persiste une impression que les entreprises européennes manquent généralement de compétitivité du fait d’une législation du travail restrictive, beaucoup d’entreprises en réalité sont des leaders mondiaux sur leur niche et sont donc très compétitives. Là où les restrictions sur le travail ont un impact trop fort, la plupart des entreprises en ont déjà atténué les effets en délocalisant la production à l’étranger. Néanmoins, cela reste un facteur important et nous évitons les secteurs où la législation sur le travail est trop contraignante.

Par ailleurs, le processus de désendettement du secteur public affecte la région dans son ensemble depuis maintenant plusieurs années, spécialement les secteurs dépendant directement ou indirectement des dépenses publiques, comme les infrastructures, la défense et les hôpitaux. De plus, le désendettement et la hausse des impôts se sont traduits par une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Mais il reste beaucoup d’entreprises bien diversifiées, qui ne dépendent ni des dépenses publiques ni même des économies domestiques, et qui continuent de prospérer.

Étant donné la manière dont la politique continue d’impacter les perspectives macroéconomiques en Europe, il est impossible de deviner quels événements s’avèreront être les plus décisifs. Néanmoins nous ne pensons pas assister à une reprise en V de l’économie en Europe, mais plutôt à un retour lent à la santé économique. Un élément clé pour cela sera la manière dont l’économie mondiale va se comporter dans les deux années à venir. D’ici là, les prochaines élections en Allemagne et la diminution de l’assouplissement monétaire par la Fed font partie des évènements à surveiller.