par Cyrille Geneslay, Gérant allocataire CPR AM
La physique quantique nous apprend que deux événements contraires voire contradictoires peuvent parfaitement se superposer. Ainsi, si vous enfermez votre chat, ou plutôt celui de votre voisin, dans une boîte close contenant un dispositif qui cassera une fiole de poison s’il détecte la désintégration d’un atome d’un corps radioactif, événement comme tout le monde le sait complètement aléatoire et indétectable de l’extérieur de la boîte, nous arriverions au curieux paradoxe d’avoir un chat qui, s’il était un élément quantique, serait à la fois mort et vivant et non mort-vivant, la science étant quantique et non fiction!
Cette superposition de réalités prend fin lorsque nous ouvrons la boîte. Les deux états contradictoires du félin se réconcilient alors immédiatement en une fin plus ou moins heureuse en fonction de votre degré d’ailourophobie.
Nous retrouvons en partie ce paradoxe macroscopique de la physique quantique dans la détermination de nos scénarios de marché. Ainsi plusieurs scénarios antagonistes peuvent coexister pendant de nombreux mois, leur probabilité de réalisation évoluant au gré des rumeurs voire des humeurs des investisseurs. Des « chats » considérés comme morts peuvent faire preuve d’une vigueur inattendue et rebondir… au moins une fois.
L’année 2017 ne dérogera pas à la règle, au centre de nos attentions : le programme de Donald Trump. Notre scénario central reste optimiste quant à la capacité du nouveau président à relancer l’économie américaine avec des mesures qui ont eu leur petit succès dans les années 80.
Cette politique ambitieuse devrait porter la croissance américaine vers de nouveaux sommets, tirant de facto la croissance mondiale. Les actions progresseraient de 2,5 à 5% sur les trois prochains mois dans un contexte de remontée graduelle des taux d’intérêt. Mais le caractère très expansif du nouveau président et ses « nouvelles » mesures pourraient ne pas rencontrer le succès escompté et entraîner un surcroît de tension tant interne qu’avec le reste du monde. Dans ce scénario d’échec annoncé, les taux remonteraient fortement et les actions pourraient connaître un démarrage difficile (-10% en trois mois). Plus transversal, notre troisième scénario fait état des tensions politiques que nous pourrions rencontrer en Europe qu’ils soient liés à l’activation de l’article 50 ou encore au sauvetage des banques italiennes