par Larry Hatheway, Group head of investment solutions et Chef Economiste chez GAM Investments
Le débat actif versus passif est largement incompris car déformé. Oui, il peut arriver que, lorsque la dispersion atteint des sommets sur les marchés, la contribution de l’« alpha » (sélection de titres) constitue une plus large part du rendement global, lequel jusqu’alors était monopolisé par le beta (facilement répliquable par les ETFs low cost). Mais le défaut fondamental des instruments passifs réside dans le fait qu’ils ne peuvent offrir à eux seuls une vraie diversification qui forme le cœur d’un investissement performant.
Au cours des 8 dernières années, les investisseurs ont été séduits par la certitude qu’un portefeuille équilibré d’ETFs actions et obligations permettait la diversification. Sur la même période, le conventionnel portefeuille « 60-40 » offrait des rendements exceptionnels, profitant d’un marché haussier simultanément sur les actions et sur les obligations.
Mais cette situation heureuse ne durera probablement pas. Comme les écarts de production se résorbent et que la politique monétaire se normalise, le marché haussier sur l’obligataire arrive à sa fin. Et si, comme cela pourrait être le cas d’un jour à l’autre, cet ajustement sera volatil, les investisseurs vont remettre en cause l’intérêt d’investir dans des instruments low cost qui construisent simplement des blocs au lieu de bien diversifier un ensemble de positions.
Quand les taux d’intérêt montent et que le prix des actions vacille, l’intérêt d’une approche active va basculer vers la préservation de la richesse, ce qui nécessite une allocation d’actifs active tout autant que des sources de revenus non directionnelles, aucune de ces deux conditions ne pouvant être remplies par des trackers d’indices. En clair l’intérêt d’être actif n’est pas seulement de battre les marchés à tendance haussière mais il réside surtout dans la construction et la gestion des rendements d’un portefeuille.