par Tatjana Puhan, Responsable du département Gestion multi-actifs et actions chez Swiss Life Asset Managers
La volatilité est repartie brusquement à la hausse en janvier. Mais se désengager des marchés actions priverait l’investisseur de la meilleure source de rendement actuellement disponible, à moyen terme. L’enjeu est plutôt de parvenir à gérer de façon optimale son couple rendement/risque.
Après la récente correction boursière sur les marchés actions, il convient de garder son sang-froid et de prendre un peu de recul. La valorisation élevée des sociétés cotées rendait ce mouvement de consolidation relativement logique. La publication d’une hausse du salaire horaire moyen aux Etats-Unis supérieure aux attentes a fourni le prétexte pour engager la phase de repli. Surtout, les contraintes réglementaires et les stratégies de limitation des « drawdowns » ont contraint certains investisseurs à vendre leurs positions sans faire preuve de discernement. Ce phénomène n’a fait qu’accentuer la baisse et créé des opportunités pour se renforcer sur les marchés actions qui ont déjà regagné du terrain depuis les points bas de la mi-février.
Si la volatilité est repartie subitement à la hausse, les fondamentaux sur lesquels reposent l’optimisme des marchés depuis plus d’un an restent solides. L’environnement macroéconomique est bien orienté, aucune grande zone géographique n’est en récession et la croissance des bénéfices attendue en 2018 reste dynamique. La crainte d’une forte remontée des taux, conséquence d’un relèvement des anticipations inflationnistes, a pu déstabiliser certains investisseurs qui se sont habitués, au cours de la dernière décennie, à évoluer dans un environnement de taux anormalement bas. Mais cette anomalie historique n’était que la conséquence de l’action non conventionnelle des banques centrales depuis la crise financière de 2007-2008. Le retour à des marchés actions offrant davantage de volatilité nous semble au contraire inéluctable et sain. Dans ce contexte, l’exposition aux marchés actions demeure indispensable pour un investisseur souhaitant percevoir potentiellement des rendements intéressants. A condition de gérer de manière plus fine l’exposition au risque de chaque portefeuille selon son degré d’aversion au risque.
Trois approches protectrices particulièrement adaptées au contexte actuel
Dans ce cadre, trois stratégies semblent parfaitement adaptées à l’environnement actuel. La stratégie « actions couvertes » garantit une réelle exposition aux actions afin de capter une partie significative du mouvement de hausse des indices tout en protégeant l’investisseur en cas de baisse des marchés. En l’absence de rendement attractif sur les autres classes d’actifs, cette approche permet en effet d’augmenter l’allocation en actions d’un portefeuille diversifié au détriment de la poche obligataire. Bien entendu, aucune couverture n’est gratuite mais il est possible d’optimiser son coût en jouant sur la maturité des options, le niveau de la couverture ou la vente d’options.
La stratégie « minimum variance » présente l’avantage d’offrir une meilleure exposition aux marchés actions, en conservant le niveau de rentabilité d’un indice représentatif, tout en réduisant la volatilité du portefeuille. Dans le contexte actuel de regain de la volatilité, cette approche permet d’améliorer efficacement le profil de rendement-risque proposé à l’investisseur.
Enfin, la stratégie « multifactorielle » permet de construire des portefeuilles actions performants avec une grande diversification en répartissant le risque de façon plus équilibrée selon les thématiques choisies (momentum, valorisation, croissance etc.). Une meilleure gestion du rendement ajusté au risque via l’utilisation de cette approche quantitative « smart beta », assure à la fois à l’investisseur une performance attractive et des « drawdowns » plus faibles.