par Serge Savasta, Associé Gérant Energies renouvelables chez Omnes
La démission de Nicolas Hulot du gouvernement est un coup dur pour la transition énergétique française et européenne. Après seulement 14 mois de mandat, le ministre a fait un constat d’impuissance face aux défis de la transition énergétique européenne.
Curieusement, cette décision intervient dans un contexte économique globalement positif pour l’Europe et la France. Un contexte dans lequel on pourrait s’attendre à la mise en œuvre de politiques ambitieuses et de long terme pour préserver notre environnement. Elle pose donc inévitablement la question de la volonté politique des dirigeants européens de soutenir à long terme et de manière indiscutable des politiques de développement des énergies renouvelables, de rénovation thermique des bâtiments, de développement de modes de transport écologiques ou encore d’économie circulaire.
D’ailleurs, le renforcement de ces politiques ne signifie pas qu’il soit nécessaire d’augmenter la dépense publique. Nos dirigeants en sont-ils conscients ?
Il est par exemple aujourd’hui possible en Europe de développer des centrales solaires ou éoliennes sans subvention. Pourquoi ne pas mettre en place des mesures facilitant la construction de centrales de ce type dans les zones les plus ensoleillées et les plus ventées de notre pays ?
De nombreux bâtiments publics ou privés sont de véritables passoires thermiques et sont obsolètes du point de vue de leur structure. Pourquoi ne pas faciliter les démarches de demande de permis de construire pour reconstruire et procéder à l’extension de la surface de ces bâtiments de manière à couvrir le coût de leur destruction et de leur dépollution ?
Pourquoi ne va-t-on pas plus vite concernant les mesures de fermeture des centres urbains aux véhicules polluants ? La plupart des pays qui nous entourent comme par exemple l’Italie ont pris ce type de mesure il y a déjà plusieurs années sans pour autant bénéficier d’un réseau de transport public plus développé que le nôtre.
Nos modes de consommation nécessitent la production, le traitement et le recyclage d’un nombre incalculable d’emballages de toutes sortes. Pourquoi ne pas légiférer pour limiter la production inutile de ces déchets ?
La démission de Nicolas Hulot ne doit pas être sous-estimée par la classe politique européenne. Elle doit l’inciter à prendre son courage à deux mains et engager enfin des réformes courageuses, par forcément coûteuses mais qui s’inscrivent dans la perspective de l’amélioration de notre qualité de vie et de celle de nos enfants.
Monsieur le président Macron, vous sur qui s’appuie notre espoir d’un changement de paradigme politique, relevez vous-même ce défi et faites-en l’axe central de votre action. Vous serez suivi pas l’immense majorité des français qui attendent que nous protégions enfin notre environnement.