par Sébastien Galy, Stratégiste Macro Senior chez Nordea Asset Management
L’érosion des bénéfices des entreprises est souvent considérée comme un catalyseur conduisant potentiellement à une correction boursière. S’il apparaît logique à première vue, ce mécanisme est un peu plus complexe à analyser.
- Une compression des résultats bénéficiaires provient notamment d’une progression des salaires couplée à une hausse des coûts en capital, en comparaison aux revenus. Nous avons ainsi observé une légère « récession » des résultats bénéficiaires pour l’exercice du premier trimestre, au moment où les actions étaient en plein rally, plébiscitées par des investisseurs revigorés par la pause prolongée de la Fed dans son resserrement monétaire.
- Au-delà des résultats trimestriels, les perspectives microéconomiques sont aujourd’hui étroitement liées aux enjeux géopolitiques du moment. Dans la guerre des tarifs douaniers qui les oppose, et la Chine et les Etats-Unis tentent de sauver la face. La Chine a beaucoup misé et misera encore sur le postulat que le conflit ne se durcira pas davantage car l’administration Trump craint une correction des marchés financiers. Or, cette lecture semble erronée : l’administration Trump a pour principal objectif la réélection du Président et cela pourrait bien passer par un durcissement des droits de douane. Les prochaines semaines pourraient être volatiles en bourse commençant par une hausse des tarifs de 10% à 25% sur 200 milliards d’importations chinoises.