par Cyrille Geneslay, Gérant allocataire chez CPR AM
Un couple est un écosystème fascinant qui repose de sa construction à sa mort sur les mêmes mécanismes d’attraction et d’attachement. Dans une rencontre, c’est la ressemblance qui crée l’attachement, mais paradoxalement ce sont les différences qui sont le moteur (quasi) exclusif de l’attirance ! Ces mêmes différences qui après quelques semaines / mois / années (rayer la mention inutile) deviennent synonymes d’imperfection, transformant les « petits défauts si mignons et tellement attachants » en « tics exaspérants et manies horripilantes ».
L’indulgence amoureuse du départ cède alors progressivement la place à l’exaspération permanente, et si, en plus, vous vivez une relation « à distance » c’est toute la communication qui devient compliquée. Sans références émotionnelles communes, des disputes plus ou moins violentes éclatent inéluctablement, se transformant en véritables guerres lorsqu’il est question d’argent.
Ainsi Donald et Xi qui vivaient une relation presque parfaite depuis plus d’un an, pleine d’avancées majeures et de compromis prometteurs, ont laissé éclater leurs dissensions à la face du monde fin avril. Trump se sentant trompé, trahi dans sa relation qu’il voulait exclusive, n’a pas hésité à laisser éclater sa frustration sur les réseaux sociaux engendrant de froides répliques de la part de son compagnon chinois. Mais alors que nous pensions la rupture (des négociations) consommée, Misters super présidents, dopés par le pro-activisme de leur banque centrale ont trouvé la force de renouer le dialogue dissipant la morosité qui s’était emparée des marchés.
Du côté de nos scénarios rien ne change, ou presque. Les chiffres macroéconomiques toujours plus décevants dans un contexte de hausse généralisée des actifs renforcent la probabilité de « ralentissement global de la croissance » (45% de probabilité). Dans ce scénario éminemment négatif, les actions des différentes zones baisseraient de 7,5% à 12,5%. Néanmoins, nous restons modérément optimistes dans notre scénario central (45%) considérant que le pire peut encore être évité et la croissance stabilisée permettant aux marchés d’actions de retrouver le chemin d’une hausse contenue. Enfin le retour d’investisseurs traditionnels sur les marchés pourrait leur permettre de prolonger la tendance (10%).