par Christian Scherrmann, Economiste Etats-Unis chez DWS
Le communiqué du Federal Open Market Committee (FOMC) du mois d'avril nous a apporté les réponses prévues, mais pas celles que nous espérions. Bien que nous nous attendions évidemment à ce que les taux restent proches de zéro jusqu'à ce que la stabilité de l'emploi et des prix se rétablisse au maximum et que le Trésor et les MBS continuent d'acheter selon les besoins pour soutenir l'économie, certaines questions comme la quantité et le rythme des achats n'ont pas été abordées.
Pour avoir au moins quelques éléments de réponse, le président Powell a précisé le point de vue actuel de la Fed sur l'économie : l'activité va très probablement chuter à un rythme sans précédent au deuxième trimestre et la reprise dépendra du succès avec lequel le virus sera combattu. Nous comprenons très bien le sens caché de son commentaire : les prévisions économiques sont exceptionnellement incertaines ces jours-ci. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles la Fed s'en tient aux recommandations habituelles, mais plutôt imprécises, qui consistent à utiliser tous les moyens disponibles de manière agressive jusqu'à ce que la reprise soit assurée. Toutefois, en ce qui concerne l'assouplissement quantitatif, le ton a quelque peu changé, passant du simple fait d'assurer le fonctionnement du marché à celui de soutenir également les conditions financières ; ce qui laisse entendre que la Fed a l'intention de conserver cet argument pendant un certain temps. Et il semble également que la Fed mette en place des moyens différents pour soutenir l'économie : alors que le Main Street Lending Program, destiné aux petites et moyennes entreprises, va bientôt démarrer, il a été indiqué que d'autres programmes pourraient être lancés plus tard dans l'année. C'est pourquoi le soutien du Congrès a été apprécié.
Conclusion : nous prévoyons la poursuite d'une politique monétaire agressive tant que le virus maintiendra l'économie en attente et très probablement au-delà. La Fed agira comme elle le jugera approprié et réagira de manière flexible. Ou comme le dit Powell : "Ce n'est pas seulement le prêt que nous faisons, nous renforçons la confiance dans le marché." Nous notons que la prochaine série de projections économiques des services de la Commission est prévue pour le mois de juin.