Les prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2011 diffèrent selon les organismes : +3,1% selon la Banque Mondiale et +4,2% selon le Fonds monétaire int
Les prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2011 diffèrent selon les organismes : +3,1% selon la Banque Mondiale et +4,2% selon le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, OCDE) en 2011. Tout le monde s’accorde en revanche sur un point : la reprise continuera d’être tirée par les pays dits émergents, au premier rang desquels la Chine, l’Inde et le Brésil.
Ce qui signifie a contrario que les pays développés sont toujours en panne. Les attentes sont de 2,5% à 2,6% pour les Etats-Unis et de 1,1% à 1,3% pour la zone euro.
Pour les investisseurs, ces deux régions sont désormais les deux malades de l’économie mondiale, selon l’expression de James Kwok, responsable de la gestion Devises chez Amundi Asset Management. Yves Bonzon, directeur des investissements de la banque suisse Pictet, utilise même l’expression « la peste et le choléra ».
S’il serait prématuré de parler d’un basculement d’un monde occidental vers un vers monde asiatique force est constater qu’un mouvement puissant est à l’œuvre. James Kwok souligne ainsi que de nombreuses devises se sont renforcées contre l’euro en 2010 (+17% pour le dollar australie, +10% pour le Real brésilien, +12% pour la roupie indienne pour ne citer que quelques exemples). Le yuan chinois aurait enregistré une progression plus significative s’il pouvait évoluer librement sur les marchés.
Les financiers ne croient plus en l’Europe et s’ils y investissent encore c’est sur les grandes entreprises qui sont internationales et qui bénéficient du boom des pays émergents . Ils pensent dans l’ensemble que les différents pays de la zone euro ne pourront pas se mettre d’accord pour imposer une convergence budgétaire et fiscale ainsi que des réformes structurelles et courageuses. Certes, la zone euro n’éclatera pas (le coût politique serait trop important) mais l’Europe est condamnée à une longue période de croissance molle.
Si l’Europe et les Etats-Unis sont malades, nombreux sont ceux qui pensent que les Américains ont de plus grandes chances de rémission. La Réserve fédérale et l’administration du président Barack Obama sont prêts à utiliser tous les leviers pour relancer l’économie, comme le montre la mise en œuvre du programme d’assouplissement monétaire (Quantitative Easing, phase 2, QE2) visant à racheter des obligations d’Etat. La croissance demeurera inférieure au potentiel (3,5%) mais cela représente tout de même un point de plus que dans la zone euro. Et les investisseurs ont choisi leur camp puisque la bourse américaine est valorisée environ 21 fois les bénéfices attendus contre 14 fois pour les entreprises européennes.
De fait, la zone euro est toujours dans un état comateux même si le pronostic vital n’est plus engagé tandis que les Etats-Unis sortent sont sortis de l’unité de soins intensifs.