Après la crise économique due à la pandémie de coronavirus en 2020, un rebond de l’économie est attendu en 2021 mais il ne sera pas suffisant pour compenser la chute subie et l’inflation demeurera très faible alors que la dette publique a explosé dans de nombreux pays.
Les investisseurs participant au consensus « buy side » de Globalix ont affiné leurs prévisions pour 2020 (dont -7,6% dans la zone euro contre -7,9% en juillet dernier, -9% en France contre -8,8%, -6% en Allemagne, inchangé), -5% aux Etats-Unis (-5,5%) et +2% en Chine (1,7%).
Pour 2021, le consensus prévoit une croissance de 5,1% (6% en juillet) pour la zone euro, dont 6,4% (6%) pour la France et 4,5% (4,9%) pour l’Allemagne. Les Etats-Unis seraient à 4,1% (4%) et la Chine pourrait afficher une croissance de 8,5% (8,2%).
La difficulté est l’absence d’inflation alors que la dette explose du fait des engagements des Etats pour contenir les effets sociaux de la crise. Après 0,3% en 2020, l’inflation serait de 0,9% en 2021 dans la zone euro. C’est loin de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE), qui souhaite un taux « inférieur mais proche de 2%. »
Il est à noter que cette absence d’inflation est générale même si les Etats-Unis atteindraient 1,7% (0,9% en 2020). Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a anticipé, jeudi 14 janvier, une « potentielle forte vague de dépenses » prochainement alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 monte en puissance. Pour lui, « les gens reprendront une vie normale et consommeront de nouveau divers services. »
« Ces dépenses pourraient être exubérantes, et nous pourrions assister à une pression à la hausse sur les prix », a-t-il expliqué. Le chef de la banque centrale américaine n’a pas manifesté d’inquiétude à ce sujet. « Nous avons besoin de voir l’inflation dépasser les 2% pendant un moment. »
En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) ne parvient pas à provoquer une reprise de l’inflation. Or, il y a urgence car les autorités politiques et monétaires ne veulent pas d’un débat sur un effacement, au moins partiel, de la dette publique alors que celle-ci est détenue en grande partie par l’institut d’émission. S’il faut rembourser une dette dépassant largement désormais les 100% du PIB (120% en France), il faut en atténuer les effets. Et seule une inflation forte peut y contribuer.
Pour le moment, la seule inflation visible est celle des actifs, en particulier financiers. Les marchés boursiers américains ont enchaîné les records alors même que l’économie s’affaissait. Cette performance boursière est due essentiellement aux valeurs technologiques.
En général, quand l’économie ralentit, les indices boursiers accusent le coup. Car une crise économique a des effets sur la rentabilité des entreprises et donc sur la valorisation. La hausse des dernières années est due essentiellement à l’expansion des multiples. Cette évolution peut-elle se poursuivre ou la bulle spéculative va-t-elle éclater à court terme ?
L’arrivée de vaccins contre le Covid-19 a fait souffler un vent d’optimisme mais la découverte de variants dans plusieurs pays suscite de nouvelles inquiétudes. La victoire totale des démocrates aux Etats-Unis (Maison Blanche, Sénat et Chambre des représentants) laisse supposer un vaste programme de relance dans ce pays. Cela profitera-t-il au reste du monde ?