Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a provoqué une certaine euphorie sur les marchés financiers la semaine derni
Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a provoqué une certaine euphorie sur les marchés financiers la semaine dernière en déclarant que la récession était "très probablement terminée". Mais, est-on sûr qu'il ait dit cela ? Dans le dernier numéro de l'hebdomadaire Time Magazine, Justin Fox souligne que, répondant à une question sur les perspectives de l'emploi, le banquier central a souligné que les perspectives n'étaient pas si bonnes. Dans sa réponse argumentée, il a indiqué deux choses qui ont retenu l'attention : "J'ai constaté un certain accord dans la communauté des prévisionnistes à ce stade pour dire que nous sommes dans le cadre d'une reprise". Deuxième chose : "D'un point de vue technique, la récession est très probablement terminée à ce stade".
Les opérateurs des marchés financiers ont tellement envie de voir la fin de la crise qu'ils ont choisi les bouts de phrase qui les confortaient dans leur opinion. Justin Fox rappelle que Ben Bernanke avait déclaré en mars 2007, devant le Congrès : "l'impact (…) des problèmes sur le marché des subprime semble contenu". Depuis cette déclaration, qui correspondait à la vision idéologique du moment aux Etats-Unis, le président de la Fed a ajusté son discours : il est désormais davantage keynésien et se montre favorable à la régulation, allant même jusqu'à proposer de se pencher sur les rémunérations des salariés des établissements financiers. Surtout, il a appris la prudence. Une prudence que les marchés semblent oublier.