Les pays émergents ont connu un développement extraordinaire ces dernières années. La Chine est devenue la deuxième économie mondiale.
Les pays émergents ont connu un développement extraordinaire ces dernières années. La Chine est devenue la deuxième économie mondiale. Le Brésil et l’Inde se sont hissés parmi les poids lourds de l’industrie et des services. Et on ne cite que les plus importants.
Les investisseurs se sont rués sur ces marchés, achetant des actions mais aussi des obligations tandis que les grandes banques internationales continuaient de financer des projets et que des entreprises occidentales multipliaient les implantations.
La question aujourd’hui est de savoir si les pays émergents sont toujours intéressants d’un point de vue financier. Leurs marchés sont jugés pleinement valorisés par de nombreux experts et certains redoutent même des bulles spéculatives dans certains secteurs, notamment l’immobilier en Chine.
C’est dans ce contexte que le géant américain Russel Investments (149 milliards de dollars d’actifs gérés) lance le concept de « Frontier Markets ». Pour Scott Crawshaw, gérant de portefeuille, il s’agit d’une « extension naturelle des pays émergents ».
Sur le papier, les opportunités paraissent particulièrement attractives. Songez qu’en 1989, la Malaisie et le Mexique représentaient plus de 50% de la valeur boursière des pays émergents avant de laisser la place à d’autres. Le flottant des entreprises cotées en Colombie atteint aujourd’hui la taille du même flottant en Chine en 2002.
Certains pays « Frontier Markets » affichent des taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) exceptionnels : +20% attendus en 2011 pour le Ghana, +7% pour le Nigeria, +6% pour le Panama, le Viêtnam et la Zambie. On pourrait multiplier les exemples.
Problème, ces pays ont des marchés financiers de taille relativement modeste (capitalisation boursière de 21 milliards de dollars au Nigeria, de 6,5 milliards au Pakistan, de 550 millions au Ghana).
Scott Crawshaw reconnaît que la taille et la liquidité ne sont pas très importantes. Il souligne aussi que les entreprises de ces pays sont peu suivies par les analystes. Mais il y voit un avantage : les premiers arrivés peuvent prendre des positions à un coût intéressant.
Il admet aussi que les Frontier Markets présentent des risques politiques, avec des systèmes instables et de la corruption. Mais était-ce si différent avec les pays émergents il y a 10 ans ?