Environnement : le retour

Peut-on encore investir dans les valeurs boursières liées à l’environnement ? L’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, a remis en avant ce secteur mais les raisons fondamentales étaient déjà et vont rester, selon les gérants d’Axa Investment Managers.

Le secteur a été délaissé pendant deux ans suite à l’éclatement d’une bulle spéculative. Au printemps 2007, les ratios cours/bénéfice atteignait 160 pour les valeurs de l’éolien et 75 pour celles du solaire, des niveaux dignes de la bulle Internet. Aujourd’hui, les deux se traitent autour de 20.

Plus fondamentalement, l’accroissement de la population (9 milliards d’habitants en 2050 contre 7 milliards aujourd’hui), l’érosion des terres arables du fait notamment de la déforestation et de la désertification, la pénurie d’eau, la raréfaction des ressources naturelles (hydrocarbures notamment), la pénurie d’eau et la pollution liée au développement d’une partie de la planète (3 milliards de voitures en 2050 contre 800 millions en 2010) font que les politiques et les industriels doivent trouver des solutions.

Prenons le cas de l’énergie. Les besoins ne cessent d’augmenter, notamment en Asie. « Les Etats-Unis consomment deux plus fois d’énergie que la Chine qui a une population quatre fois moindre. Imaginons que la Chine consomme autant que les Etats-Unis. Il faudrait trouver 50 millions de barils par jour supplémentaires et on ne les a pas », explique Philippe de Lavalette, spécialiste de l’univers Actions chez Axa IM.

De fait, il est peu probable que le prix du baril baisse sur une longue période même des à-coups ne sont pas exclus. De même, les autres matières naturelles comme le gaz naturel et le charbon sont aussi sur une tendance haussière. En outre, les spécialistes prévoient une hausse du coût de production de l’électricité nucléaire du fait de nouvelles contraintes de sûreté après Fukushima.

Enfin, il ne faut pas oublier le certificat de CO2. « La date cruciale est 2013 car l’Union européenne a donné jusqu’à présent des certificats gratuitement. A partir de 2013, les émetteurs seront obligés d’acheter », souligne Khiem Le, gérant du fonds Axa WF Global Environment.

Pour toutes ces raisons, les deux experts pensent que des acteurs des secteurs de l’éolien, de l’hydro-électricité, des modules photovoltaïques vont susciter de nouveau l’intérêt dans le secteur de l’énergie.

En prenant l’environnement au sens plus large, ils misent aussi sur la micro-irrigation, qui permettrait une optimisation alors que l’irrigation représente 70% de la consommation d’eau dans le monde, le recyclage des déchets, l’isolation et aussi le ferroviaire afin de réduire l’utilisation de la voiture individuelle.