BCE : un cocktail parfait pour un été qui s’annonce très chaud.

par Nicolas Forest, Responsable de la gestion obligataire chez CANDRIAM

La Banque Centrale Européenne a annoncé trois décisions majeures qui auront un impact réel sur les marchés.

La BCE a adopté une posture de « faucon » en considérant que sa priorité était désormais de lutter contre une inflation qui défie toutes les prévisions. En effet, les nouvelles anticipations de la BCE prévoient désormais une inflation à 3,5% en 2023 et à 2,1% en 2024. La prévision d’une inflation à long-terme supérieure à 2% est sans précédent et reflète un changement majeur au sein de la BCE.

Dans ce contexte, le Conseil des gouverneurs a décidé de mettre fin aux achats nets d’actifs dans le cadre de son PPA à compter du 1er juillet 2022. Il s’agit de la première étape de la normalisation de sa politique monétaire. La fin de l’assouplissement quantitatif constitue une menace claire pour la stabilité financière. Le spread italien s’est déjà considérablement élargi. Même si les marchés envisagent la mise en place d’un encadrement des spreads, aucun outil supplémentaire n’a pour le moment été présenté. Le risque de fragmentation est donc important et il ne fait aucun doute que la BCE devrait annoncer dans les mois à venir la mise en place d’un nouvel outil dans les mois à venir.

La BCE va commencer à relever son taux directeur de 25 points de base en juillet et potentiellement de 50 points de base supplémentaires en septembre. Elle signe donc la fin des taux négatifs et le début d’une trajectoire graduelle et à long-terme. Lancer le processus de normalisation à ce stade du cycle est à nos yeux un véritable challenge. 

Moins de liquidités, moins d’achats d’obligations et des taux plus élevés constituent un cocktail parfait pour un été qui s’annonce très chaud. 

Dans ce contexte, il est important de rester sélectif et flexible.