par Bastien Drut, Responsable de la Stratégie et des Etudes économiques chez CPR AM
L’inflation totale en zone euro tombe à 2,9% en glissement annuel en octobre (après 4,3% en septembre) et l’inflation sous-jacente poursuit sa décrue à 4,2%. L’inflation totale sort en dessous du consensus, qui l’attendait à 3,1%.
- Les effets de base liés à l’énergie sont extrêmement favorables pour cette publication car le pic des prix énergétiques avait été atteint en octobre 2022. C’est le principal facteur derrière la baisse spectaculaire de l’inflation totale en octobre. L’inflation énergétique passe de -4,7% en glissement annuel en septembre à -11,1% en octobre : c’est l’une des chiffres les plus bas jamais observés depuis la création de la zone euro et les effets de base vont désormais devenir de moins en moins favorables au fil des mois.
- L’inflation alimentaire continue à baisser, à +7,5% en glissement annuel, mais reste plus élevée que tout ce qui a été observé entre 1999 et 2021 ! Il y a là un bon réservoir de désinflation pour les mois à venir.
- L’inflation sous-jacente confirme sa dynamique baissière (3ème mois de baisse de suite) mais reste plus élevée que tout ce qui a été observé entre 1999 et 2021 ! Le point négatif est que l’inflation des services ne baisse que très marginalement.
Ce chiffre d’inflation valide la politique de la BCE, qui a frappé fort jusqu’en septembre 2023 avant de se mettre en pause. La dynamique de désinflation est visible sur toutes les composantes. Cela dit, la baisse de l’inflation totale va devenir moins spectaculaire sur les mois à venir car les effets de base liés à l’énergie vont devenir de moins en moins favorables. Il est positif que l’inflation sous-jacente soit sur une nette tendance baissière, ce qui va permettre à la BCE d’arrêter son resserrement, mais celle-ci reste très élevée (au-dessus de tout ce qui a été observée entre 1999 et 2021), ce qui va forcer la BCE à maintenir ses taux au niveau actuel pour une période prolongée.