par Thomas Giquel, Responsable de la gestion obligataire chez Indosuez Wealth Management
La BCE a diminué son taux directeur de 25 points de base, à 3.75% contre 4% depuis septembre 2023. Largement communiquée par les gouverneurs depuis plusieurs semaines, cette baisse était donc anticipée par les marchés.
L’institution a publié pour la première fois ses anticipations de croissance et d’inflation pour 2026, et révisé ses prévisions 2024 et 2025. Prenant par surprise les marchés, avec une hausse de l’inflation headline (+0.2% en 2024 et 2025) et core (+0.2 et +0.1% en 2024 et 2026).
Ces révisions n’ont pas remis en question l’action de politique monétaire d’aujourd’hui, mais génère de l’incertitude sur le rythme à venir. Plus que jamais, la banque centrale surveille les chiffres économiques pour décider de son impulsion monétaire. C’est également une façon de recréer de l’incertitude dans les marchés obligataires, et donc de la prime de risque.
Dans ce cadre, les stratégistes et gérants doivent allonger leur horizon de raisonnement et se concentrer sur le niveau d’atterrissage des taux directeurs. A l’échelle d’Indosuez Wealth Management, notre scénario central est celui d’un niveau de 2.5% à fin 2025, avec une marge d’incertitude de 25 points de base.
D’autres baisses de taux interviendront cette année, à un rythme incertain. Les marchés de taux longs n’ont pas apprécié ce flou volontaire, ils terminent la journée en hausse de 3 à 4 points de base selon les maturités. Ce qui est peut-être le but indirect recherché par Mme Lagarde, mais nous ne le saurons jamais.