par Alexandre Tavazzi, Stratégiste Monde chez Pictet WM
De bonnes nouvelles sont arrivées de Chine, puisqu’après trois mois consécutifs de contraction, le secteur manufacturier de la deuxième économie mondiale a renoué avec la croissance en mars. L’emploi dans le secteur a également progressé et les commandes à l’exportation sont revenues en territoire d’expansion, en dépit des incertitudes persistantes quant à l’issue des négociations commerciales entre Pékin et Washington. Ces indicateurs émettent des signaux encourageants sur le fait que les mesures de relance budgétaire du gouvernement chinois commencent à porter leurs fruits, ce qui est de bon augure pour l’économie mondiale, et les marchés émergents en particulier.
La semaine qui s’ouvre aujourd’hui s’annonce mouvementée de part et d’autre de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, la publication des statistiques concernant l’emploi et le secteur manufacturier apportera quelques éclaircissements sur la santé de l’économie du pays. Malgré la récente inflexion de la courbe des rendements, la semaine dernière a en effet suscité un certain optimisme quant à la solidité du cycle conjoncturel américain, avec un rebond des bénéfices des entreprises au quatrième trimestre 2018 et une nette amélioration sur le front des inscriptions au chômage, signes que le marché du travail demeure robuste.
A l’approche de la période de publication des résultats du premier trimestre, nous anticipons une stabilisation des révisions de bénéfices à la baisse; les comparaisons en glissement annuel devraient toutefois s’avérer largement défavorables, sachant que les allègements fiscaux de Donald Trump avaient dopé les résultats du premier trimestre 2018. Compte tenu des valorisations toujours plus généreuses des actions après le rallye enregistré depuis le début de l’année, nous restons vigilants et avons ajouté des options de vente (put) sur les grandes capitalisations européennes et les petites capitalisations américaines au sein des portefeuilles.
Les sources d’optimisme au Royaume-Uni sont nettement plus hasardeuses, puisque le nouveau délai du Brexit, fixé au 12 avril, approche à grands pas et que l’horizon est toujours aussi flou. Le Parlement britannique a accepté la tenue d’une nouvelle série de votes dits consultatifs sur les alternatives possibles à l’accord impopulaire de Theresa May, que la Première ministre envisage de soumettre à un quatrième vote des députés au cours de la même semaine. Notre scénario central continue de tabler sur une extension prolongée du délai et sur un Brexit moins dur, même si le risque d’une sortie sans accord, encore considérable, ne permet aucun excès de confiance.