Depuis le sommet du G20 à Toronto, les principaux indices boursiers internationaux sont en recul ou au mieux au même niveau qu’avant le début de la réunion.
Depuis le sommet du G20 à Toronto, les principaux indices boursiers internationaux sont en recul ou au mieux au même niveau qu’avant le début de la réunion. Autant dire que la déclaration finale des chefs d’Etat et de gouvernement n’a pas convaincu. Les intentions étaient louables : les dirigeants de ce club représentant 80% du Produit intérieur brut (PIB) mondial se sont engagés à réduire leur déficit budgétaire d’ici 2013 et à stabiliser leur dette publique d’ici 2016.
Dans le même temps, ils ont expliqué qu’il était possible que les ajustements budgétaires menés simultanément dans plusieurs pays nuisent à la reprise économique.
Ce discours consistant à ménager la chèvre et le chou n’a évidemment pas convaincu les investisseurs. Ceux-ci sont bien conscients que les Etats n’avaient pas d’autre choix que de s’endetter lourdement pour sauver le système bancaire et financier au plus fort de la crise. Plus qu’une réduction immédiate des déficits et de la dette – qui aurait pour effet de freiner voire de tuer la timide reprise économique -, ils réclament une stratégie claire de sortie de crise.
Or, le G20 en est incapable. Comme l’a souligné Makoto Utsumi, P-DG de Japan Credit Rating Agency, lors du forum annuel de Paris Europlace, “le G20 est un théâtre”.
En clair, les dirigeants des principales puissances économiques de la planète jouent un jeu, essaient de mettre en scène leur entente devant les caméras. Dans le but de montrer leur entente.
Mais ce que les investisseurs veulent, c’est un discours structuré. Or, le G20 semble vouloir tout et son contraire. Edmond Alphandéry, économiste et président du conseil de surveillance de CNP Assurances, a souligné, à Paris Europlace, que le G20 voulait que les Etats réduisent les déficits tout en gardant une sortie de plan de relance. Ce que la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a traduit par le néologisme “ri-lance” (rigueur et relance).
Ce n’est pas en prônant tout et son contraire que le G20 parviendra à convaincre. Cette assemblée a désormais les mêmes travers que le G8 : c’est un barnum qui mobilise des centaines de journalistes et attire des milliers de militants anti-capitalistes. Cela donne de belles images et c’est tout.
Certains ont évoqué dernièrement un G2 réunissant les Etats-Unis et la Chine pour gérer les affaires du monde. Et tel semble en effet être le cas. C’est logique du reste car nous avons là le premier débiteur et le premier créancier de la planète. Il suffit que les présidents américains et chinois se mettent d’accord pour faire avancer un dossier, comme on l’a vu pour la ré-appréciation du yuan.
Et il faut reconnaître que les intérêts de ces deux acteurs ne sont pas tout à fait ceux des autres membres du G20. Pour des raisons internes, les Etats-Unis doivent impérativement renouer avec la croissance afin de créer des emplois et réduire un taux de chômage aujourd’hui autour de 10%. La Chine veut que les consommateurs américains continuent de consommer et elle peut financer encore les déficits américains si la valeur de ses investissements est garantie.
Les deux pays ont tout intérêt à s’entendre et s’ils s’entendent les autres ne pourront que suivre. Dans ce contexte, à quoi peut bien servir le G20 ? Poser la question, c’est y répondre.