Auto : l’adieu à l’Occident ?

Le XXème siècle a été le siècle de l’automobile : le développement de ce moyen de transport a accompagné la croissance économique depui

Le XXème siècle a été le siècle de l’automobile : le développement de ce moyen de transport a accompagné la croissance économique depuis les années 1920. Cette industrie représente une part significative de la production totale dans certains pays (4% en Allemagne, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économique, OCDE). Dans les principaux pays producteurs, elle emploie 2% de la main d’œuvre.

Et ces données ne tiennent pas compte de la partie amont de la chaîne (sidérurgie, transport, etc.) ni de la partie aval (financement, assurance, services après-vente, etc.) C’est dire l’importance de ce secteur.

Mais la crise économique qui a débuté en 2008 a accéléré une mutation qui était anticipée pour les prochaines années. Après une chute de 13% en 2009 à 57,5 millions d’unités, la production mondiale devrait rebondir de 19,6% (11,2 millions d’unités) cette année pour atteindre 68,7 millions d’unités, selon les estimations du cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC). Ce rebond s’accompagne d’un basculement géographique : c’est l’Asie-Pacifique (+6,5 millions) qui tire désormais la croissance.

Selon PwC, la croissance annuelle moyenne devrait être de 9% au cours des prochaines années dans les pays émergents contre 1% dans les pays matures. De sorte que dès 2012, plus de la moitié de la production mondiale sera réalisée dans les pays émergents, notamment la Chine, le Brésil, l’Inde.

Rien que de très logique ? Certes mais l’étude de PwC montre aussi que la production automobile dans les pays matures ne retrouvera pas les niveaux de ces dernières années. Elle aura du mal à dépasser 40 millions d’unités par an alors qu’elle se situait entre 40 et 45 millions entre 2000 et 2007.

La production automobile va donc croître dans les pays émergents et stagner dans les pays occidentaux. Ce phénomène s’explique aisément : les nouveaux marchés offrent aussi des coûts moindres.

Compte tenu du poids de l’industrie automobile dans l’économie, cette mutation aura des conséquences importantes, en premier lieu sur l’emploi. Les constructeurs occidentaux doivent plus que jamais miser sur l’innovation technologique pour séduire les consommateurs. Ils ont presque tous des plans pour le véhicule électrique. Mais les pouvoirs publics doivent mettre rapidement en œuvre des mesures visant à soutenir cette évolution faute de quoi un pan entier de l’industrie sera fragilisé.