par Didier Saint-Georges, Membre du Comité d'investissement stratégique chez Carmignac
Certains investisseurs ont commencé ces dernières semaines à se positionner pour un "blue sweep", la fameuse vague démocrate, qui pourrait déclencher un programme de relance économique pluriannuel de grande envergure, avec un changement radical dans la destination des investissements publics américains.
De telles attentes avaient apporté un soutien aux actifs cycliques américains, aux actions des énergies alternatives, avaient fait augmenter les rendements à long terme américains et avaient également donné un certain espoir aux actions européennes, confrontées par ailleurs à l'impact des restrictions de plus en plus importantes des entreprises pour la croissance nationale.
À ce stade, le principal résultat intermédiaire de la course à la présidence américaine est que la probabilité de cette déferlante démocratique s'est effondrée.
Par conséquent, au-delà de l'incertitude à court terme sur le vainqueur réel des élections présidentielles, qui pourrait facilement conduire à des contestations judiciaires et à un flux d'informations chaotique, le marché devra probablement continuer à faire face à la même situation complexe : un équilibre délicat entre une croissance économique mise à mal par l'impact économique de la gestion des risques liés au Covid 19, un certain degré de relance budgétaire, le soutien impératif des banques centrales et l'espoir d'un vaccin efficace contre le virus disponible dans le courant de l'année prochaine.
Cette sorte de statu quo devrait continuer à soutenir la valorisation des valeurs de croissance à haute visibilité et limiter les risques sur les marchés de taux.