par Philippe Waechter, Chef économiste chez Ostrum AM
L’activité s’est contractée sur les 3 derniers mois de 2019. La croissance de l’année 2020 s’annonce plus difficile. Elle sera inférieure à 1%.
L’activité en France s’est contractée de -0.1% au dernier trimestre de 2019. C’est le premier repli depuis le deuxième trimestre 2016.
La croissance sur l’ensemble de l’année est de 1.2% et l’acquis pour 2020 n’est que de 0.16%. A la fin 2018 l’acquis pour 2019 était de 0.55. Le point de départ pour 2020 est donc très faible.
Cela veut dire que pour satisfaire à l’objectif de croissance de 1.3% contenu dans la loi de finance pour 2020 la croissance par trimestre devrait être de 0.45%. Cela parait excessif. Ce serait plus du double de la croissance constatée en 2019 (0.21% en moyenne par trimestre). Cela parait inatteignable. En utilisant le chiffre moyen de 0.21% par trimestre, la croissance serait de 0.7%. Le chiffre de 0.3% qui paraissait stable en 2019 avant le dernier trimestre, ne génèrerait qu’une croissance de 0.9%.
La raison principale de cette contraction du PIB est une accélération à la baisse des stocks (contribution de -0.4%). La demande interne est aussi plus réduite. Sa contribution n’est que de 0.3% contre 0.7% au troisième trimestre. La consommation progresse de 0.2% après +0.4% en T3 et l’investissement augmente de 0.3% après 1?5% en T3. Toutes les composantes de l’investissement ont une évolution plus limitée. Celui des entreprises passe ainsi de 1.6% en T3 à 0.3%, l’investissement logement s’inscrit à 0.5% contre 0.9% en T3. Quant à l’investissement public, il est étal après avoir augmenté de 1% en T3. C’est peut être en phase avec les élections municipales. Généralement les investissements publics locaux s’arrêtent avant les élections. On y est peut-être.
Les perspectives des chefs d’entreprise sont plus pessimistes que ce que suggéraient les enquêtes. La perception d’une incertitude plus forte pour les mois à venir tant à l’échelle locale (grève) qu’internationale, les a incités à la fois à réduire les stocks afin de limiter leurs coûts et à repousser leurs investissements. Au regard des comportements du passé, le déstockage n’est pas une situation qui s’inscrit dans la durée. Dès le premier semestre 2020, cette contribution pourrait s’améliorer. Pareil pour l’investissement si les incertitudes sont levées.