Elections en Allemagne : quelles pourraient être les conséquences sur les marchés ?

par Grégoire Kounowski, Investment Advisor chez Norman K

Les élections législatives se tiennent ce dimanche 23 février 2025 en Allemagne. L’actuel chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, devrait perdre son poste au profit de Friedrich Merz, chef de la CDU/CSU (droite) et favori du scrutin.

Toutefois, certains observateurs regardent déjà à l’extrême-droite du spectre politique. D’après les derniers sondages, le parti Alternative für Deutschland (AfD), mené par Alice Weidel, est crédité de 20% des suffrages et pourrait devenir la deuxième force politique au Bundestag. Le parti a prospéré dans un climat polarisé comme jamais sur l’immigration, après plusieurs attaques terroristes commises récemment. Ces dernières semaines, l’AfD a même pu compter sur le soutien public d’Elon Musk.

D’après les derniers sondages, aucun parti ne devrait toutefois obtenir la majorité absolue. Ce qui obligera celui qui arrive en tête, probablement la CDU/CSU, à constituer un gouvernement de coalition. Toute la question sera alors de savoir avec qui. Friedrich Merz optera-t-il pour une alliance sur sa gauche avec le SPD ou les Verts ou se tournera-t-il plutôt vers l’extrême-droite et l’AfD ?

Sur le plan économique, le PIB stagne depuis 5 ans. Il s’est même contracté en 2023 et en 2024. Grande exportatrice, l’Allemagne a d’abord souffert du ralentissement de l’économie chinoise après la pandémie de Covid-19, puis de la hausse du coût de l’énergie suite à la guerre en Ukraine. Aujourd’hui elle risque de subir de plein fouet la hausse de 25% des droits de douane américains sur les secteurs de l’automobile et des machines industrielles. Les prévisions de croissance pour 2025 sont moroses : +0,3% selon le gouvernement sortant.

Parmi les candidats, M. Merz propose de relancer la croissance grâce à une simplification administrative et des réductions d’impôts pour les entreprises et les particuliers. Le SPD (parti social-démocrate) mise pour sa part sur une « prime Made in Germany » afin d’attirer les investissements industriels et propose une augmentation du salaire minimum à 15€/heure. À noter enfin que les freins à l’endettement public pourrait être assouplis afin de financer un plan de relance (la loi fondamentale empêche actuellement l’Etat fédéral de s’endetter au-delà de 0,35% du PIB).

Quel que soit le résultat, on peut se demander si le DAX allemand qui affiche une forme étincelante depuis le début de l’année 2025 (+12%) continuera sur sa lancée ou marquera finalement le coup. Si des négociations devaient avoir lieu entre les différents partis pour former une coalition, cela pourrait prendre du temps et générer de l’incertitude sur les marchés.