par Patrice Gautry, Chef économiste à l'UBP
Avec les annonces de la BCE, Mario Draghi a créé un environnement monétaire très favorable. Celui-ci pourra même être rendu encore plus accommodant par Mme Lagarde si la situation l’exige.
Les mêmes phénomènes de flux et de liquidités observés au temps du QE1 sont à attendre sur les actifs avec la reprise des achats ; le crédit et les pays périphériques sont favorisés par cette politique.
L’appel de la BCE a une politique budgétaire plus pro active se fait pressant ; si l’Allemagne reste sourde, d’autres pays comme l’Italie vont l’entendre. La nouvelle Commission européenne pourrait opportunément rebondir et ainsi relancer un projet européen qui n’attire plus.
L’inflation est au cœur de la redéfinition de la politique monétaire européenne. Les seules mesures monétaires ne la relanceront pas et les prévisions de la BCE ne remontent pas avant 2021 ; la politique budgétaire et des annonces de plan d’investissement ou de relance peuvent rebâtir significativement les anticipations d’inflation.
La croissance potentielle européenne risque de passer très en dessous de 1% à horizon 2025 ; le cadre monétaire très accommodant crée une opportunité pour l’investissement public et privé afin de reconstruire un chemin de croissance potentielle plus élevé et une croissance cyclique qui pourrait dès lors repasser au-dessus de 2%.