par Philippe Waechter, Directeur de la recherche économique chez Ostrum AM
La Banque d’Angleterre a publié ses scenarii pour l’après Brexit. Les hypothèses vont de la sortie ordonnée cohérente avec l’accord signé entre l’UE et Theresa May à la sortie sans accord et totalement désordonnée.
On avait déjà observé que l’allure du PIB était plus faible depuis le référendum. Les résultats de la BoE accentuent ce phénomène.
Quelle que soit la forme du Brexit la trajectoire du PIB sera inférieure à celle d’avant référendum. L’accord signé donne le moins mauvais résultat dans le prolongement de ce que l’on voit déjà. Un Brexit désordonné et sans accord diminuerait franchement le niveau de vie des anglais.
La question ici est celle de la façon dont le Royaume Uni s’insère dans la dynamique de ses partenaires économiques, commerciaux et financiers. Dans le cas d’un no-deal désordonné ces relations sont très rapidement contraintes et pèsent sur l’activité. En d’autres termes il faut remettre à plat les relations du Royaume Uni avec le reste du monde et cela est coûteux en créant de la désorganisation et aussi un coût plus élevé puisque les conditions ne seront plus celles du marché unique mais celle de l’Organisation Mondiale du Commerce.
D’une façon générale, sur une période relativement courte le prix à payer sera lourd quoiqu’il arrive mais il y a des scenarii à éviter si c’est possible.
Allure du PIB par rapport à sa tendance d’avant référendum. L’écart au 3ème trimestre de 2018 est de -2.3%. Le PIB aurait été 2.3% plus élevé si la trajectoire d’avant référendum avait été maintenue.
Les projections de la BoE sont toutes bien en-dessous de la tendance d’avant référendum et sans effet de rattrapage. Le PIB ne converge pas, dans un temps fini, vers sa tendance antérieure. Le coût est permanent et croissant car dans les projections le taux de croissance tendanciel est plus faible que celui d’avant crise.