par Philippe Waechter, Chef économiste chez Ostrum AM
L’Insee a publié la note que nous attendions. L’institut donne une mesure de l’impact de la crise sur le niveau de l’activité. L’économie française évoluerait à 65% de sa capacité durant la dernière semaine de mars.
L’analyse de l’ Insee confirme le point observé dans les enquêtes Markit : l’ajustement à la baisse de l’activité s’observe principalement dans les services et pas dans l’industrie. Cela n’empêche pas les industriels d’être très inquiets sur les perspectives.
L’indicateur du climat des affaires (enquete faite sur la première partie du mois) jest en repli de 10 points passant largement sous sa moyenne historique. Ce sont les services qui baissent le plus rapidement et notamment la distribution. En revanche, l’enquête dans l’industrie n’a qu’un recul limité. Cela ne signifie pas que la crise sera indolore. Les perspectives d’activité sont médiocres. L’ajustement est à venir.
En prenant ces enquêtes et d’autres données, l’Insee estime que l’économie française tourne, fin mars, à 35% au-dessous de sa situation normale. Si le confinement et l’ampleur de ce recul se maintenait un mois alors l’impact sur l’évolution annuelle du PIB serait de -3% et de -6% si le confinement durait deux mois. Cela met en relief la nécessité de mettre en œuvre les mesures pour limiter la contagion. Un confinement efficace, et c’est l’affaire de tous, permettra de réduire l’ampleur du repli de l’activité. Nous en serions tous bénéficiaires.
Face à cette rapide baisse de l’activité, l’emploi se replie fortement. On perçoit ici la nécessité de de la prise en charge du chômage partiel si le choc n’est que temporaire. Cela limitera un coût d’ajustement trop élevé sur le marché du travail. Dans le même temps, la consommation des ménages reculerait actuellement de 35% notamment sur les biens industriels.
État des lieux à la fin du mois de mars.