par François Drouin, Président Directeur Général d’OSEO
De toutes les appréciations formulées sur la situation économique dans notre pays, il en est une qui fait l’unanimité : c’est l’innovation qui est le meilleur stimulant de la croissance. Tous les pays, en Europe comme ailleurs, qui ont fait ce choix connaissent un rythme de croissance élevé, voire très élevé.
A Lisbonne en 2000, l’Union européenne s’est fixée un nouvel objectif stratégique pour la décennie : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. A Barcelone, en 2002, il a été décidé que pour réduire l’écart entre l’Europe et ses principaux concurrents, l’effort global en matière de R&D et d’innovation dans l’Union européenne devait être fortement stimulé, en portant plus particulièrement l’accent sur les technologies d’avant-garde. Dans cette perspective, le Conseil européen a fixé l’objectif que l’ensemble des dépenses en matière de R&D et d’innovation atteigne 3 % du PIB d’ici 2010, les deux tiers de ces efforts devant relever du secteur privé.
C’est grâce à l’innovation que la France trouvera le point de croissance qui lui fait aujourd’hui défaut.
Nos grandes entreprises, qui remportent de beaux succès dans le monde, le doivent à leur capacité d’innovation ; c’est pour elles une question de survie. Elles n’ont pas le choix. Innover présente toujours un risque, mais elles ont les moyens de l’assumer et la réforme du Crédit Impôt Recherche les y aidera.
En revanche, pour entreprendre une démarche d’innovation et notamment lorsque celle-ci concerne une rupture technologique, les PME ont besoin d’être encouragées, accompagnées et financées.
Il est aujourd’hui urgent d’agir. La France est riche de ses petites et moyennes entreprises. Les PME françaises ne manquent ni de souplesse, ni de réactivité. Les plus dynamiques sont constamment à l’affût de nouvelles opportunités et de nouveaux marchés. Plus elles innovent, plus elles exportent. C’est déjà le cas d’une sur deux. Nous devons « libérer leur croissance » et les inciter à grandir et à se développer afin d’atteindre une taille suffisante pour conquérir des marchés étrangers. Soutenir les PME innovantes ou celles à fort potentiel de croissance, c’est donc investir dans l’avenir !
L’innovation est à la fois moyen de différenciation et source d’avantage concurrentiel. Elle crée une dynamique de croissance vitale pour nos PME. L’emploi et la vitalité des territoires en bénéficient.
Les entreprises moyennes, dont les effectifs oscillent entre 250 et 5 000 salariés, sont trop rares dans notre pays. Il est essentiel d’en augmenter sensiblement le nombre. Sans doute cette rareté s’explique-t-elle par le fait qu’elles ont été trop souvent délaissées par les appuis publics, se trouvant dans la situation très inconfortable de n’être ni assez petites, ni assez grandes pour pouvoir en bénéficier. Elles feront désormais l’objet d’un soutien de grande ampleur avec un dispositif d’appui public cohérent, accessible et réactif.
Favoriser l’innovation et la croissance des PME, c’est précisément la mission que les pouvoirs publics ont confiée à OSEO, appelé à être « le pivot » des soutiens publics et de la prise de risque. Pour ce faire, les moyens qui lui ont été accordés ont été multipliés par quatre entre 2005 et 2008 pour atteindre 800 M€. Pour OSEO, le soutien de l’innovation sera une priorité absolue, ses deux autres métiers, la garantie et le financement, venant en complément. L’objectif est d’assurer, avec les partenaires bancaires et organismes de fonds propres, une continuité dans la chaîne de financement en proposant aux PME les solutions les mieux adaptées à leurs attentes.
C’est une formidable marque de confiance qu’accorde ainsi l’Etat à OSEO et à ses équipes. OSEO saura s’adapter à ce nouveau défi. Ainsi, le groupe continuera à intervenir auprès des entreprises qui font de l’innovation leur raison d’être. En poursuivant les objectifs de Lisbonne et de Barcelone : contribuer à faire de la France un grand pays d’innovation et de PME.