Par John Velis, Chef Stratégiste Europe Moyen Orient Afrique chez Russell Investments
Nous favorisons toujours les actions sur les obligations. Malgré certains risques, le scénario principal est pour une expansion modérée des économies développées, accompagnée par une inflation transitoire, et par conséquent une lente remontée des taux d’intérêt. Les bénéfices et les marges des entreprises dans la plupart des marchés vont continuer à croitre et, avec des niveaux de valorisations modérés (mais non dissuasifs) actuels, les marchés actions ont l’assurance d’avoir une belle progression cet été.
Bien sûr, avec la présence de risques, comme l’inflation dans les pays émergents, la crise de la dette dans l’Eurozone, le vote du budget fédéral aux Etats-Unis ou encore les évènements politiques au Moyen-Orient et leurs conséquences sur le prix du pétrole, cette année ne sera pas si calme. Mais est-ce souvent le cas? Entre les mesures d’austérité (prises ou à venir) des banques centrales et la croissance économique positive, la partie très longue de la courbe des taux devrait continuer à faire face à davantage de pression haussière que baissière.
Cela nous amène à maintenir notre position modérément positive sur les actions comparativement aux obligations. Cependant, sans réels écarts de valorisation entre les principales régions, nous ne voyons pas beaucoup de place pour un arbitrage géographique.
Pour certains, le Japon parait attractif mais nous ne partageons pas cet avis. Abstraction faite du tremblement de terre, l’image globale macroéconomique du Japon ne nous inspire pas. D’autres ont pointé du doigt des titres européens sous-évalués. Nous examinons cela avec intérêt, mais pour le moment, certaines inquiétudes nous empêchent d’y investir.
L’économie principale commence à s’essouffler : après une année 2010 relativement « torride », l’économie allemande est probablement en train de se tourner vers une croissance stable. Enfin, avec une BCE qui est la plus va-t-en guerre des principales banques, et avec de sérieux risques périphériques qui, pour nous, sont toujours d’actualité, nous avons décidé de ne pas surpondérer le continent européen.
En résumé, pour notre position globale sur les actions, nous avons choisi de conserver notre surexposition sur les actions américaines. Plus enclin à la croissance, une politique monétaire plus laxiste, et plus d’outils pour diriger les investissements font des Etats-Unis notre terre d’élection pour notre investissement en actions.
Concernant le reste de notre portefeuille, sur la partie obligataire nous restons court en termes de duration, sans préférence géographique particulière. Nous restons neutres sur les actifs réels, telles les matières premières ou les infrastructures et restons légèrement sous-pondérés sur l’immobilier coté, guettant le signal que le marché américain immobilier a réellement atteint un plus bas.