par Yves Maillot, Directeur gestion actions européennes chez Natixis AM
A court terme : compte tenu des mouvements très récents et de la forte et rapide reprise des indices depuis le point bas de la séance de jeudi dernier 16 juin (en moyenne de 7% à 8% entre les points bas du 16 et les points hauts de la séance de mardi 21 et de hier jeudi 23), le profil technique des indices actions était devenu très asymétrique : potentiel très limité à la hausse face à un potentiel de baisse de plus en plus large, soit, étant donné le résultat du vote de près de 10% à 12% de repli immédiat pour aller rejoindre les points bas de 2016 (seuils de 4050 et 3900 points pour l’indice CAC40, 2800 et 2700 points pour l’EuroStoxx50, 320 et 305 points pour le Stoxx600).
Dans des marchés à faibles volumes ces dernières séances pré-scrutin, le schéma est propice maintenant à un nouvel épisode de forte remontée de la volatilité dans des transactions plus importantes.
A quels types de mouvements faut-il s’attendre ? A travers une recherche de qualité et de refuges, nous allons assister à un nouveau mouvement de baisse des rendements obligataires longs sur la dette ‘cœur’ (mais une tension des rendements souverains périphériques), une appréciation logique du dollar, du yen et du franc suisse et, en raison de la chute de la Livre Sterling, une surperformance des entreprises exportatrices au détriment des sociétés domestiques ainsi qu’une probable accentuation des replis boursiers sur les Bourses continentales par rapport aux indices de la Bourse britannique (due à l’effet devise).
Effets principaux sur la bourse britannique : Sur la base des corrélations avec les rendements longs des emprunts britanniques (Gilts) et de la devise(£), les secteurs les plus à risque sont les valeurs financières (bancaires domestiques et banques internationales qui sont largement exposées à l’économie britannique), l’immobilier, la construction et les secteurs de consommation domestique ainsi que le transport.
Les secteurs qui doivent le mieux résister sont la santé pharmacie, les biens de consommation non-cycliques (boissons-alimentation-HPC) et l’énergie, et de manière générale tous les groupes largement exportateurs.
Effets principaux sur les bourses d’Europe continentale : Les comportements vont être favorables 1/ aux marchés ‘cœur’ et refuge (Allemagne, Suisse) au détriment des Bourses des pays périphériques (Espagne, Portugal, Italie) 2/ aux secteurs défensifs (santé, télécoms, consommation non cyclique et certaines utilities) ainsi qu’à l’immobilier.