Nouvelle hausse de la volatilité à prévoir sur les marchés mondiaux ?

par Alexandre Baradez, Responsable de l’analyse marchés chez IG France

Depuis le début de la semaine, de nombreuses rumeurs se propageaient sur l’imminence de frappes israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes.

Mais l’on ne peut pas dire que les marchés, mis à part quelques mouvements depuis 48 heures sur le pétrole, s’y préparaient forcément, sachant que leur attention était surtout captée sur la première partie de la semaine par l’évolution des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine à Londres.

La volatilité a donc bondi d’un coup : le VIX qui mesure la volatilité sur les actions américaines a grimpé d’environ 20% ce matin avant de retomber un peu à mi-journée. L’indice de volatilité du SP500 qui avait terminé la journée hier proche de 18 a atteint 22 ce matin. C’est un bond conséquent d’un jour à l’autre mais on ne peut toutefois pas parler de panique à ce stade sur les marchés. Pour mémoire, le VIX était monté à 60% lors du déclenchement de la guerre commerciale américaine début avril, et lorsque tout va bien, cet indice de volatilité évolue généralement entre 10 et 15.

On peut donc dire que la réaction des marchés n’est pas extrême…mais aussi estimer que le potentiel de correction n’est pas épuisé.

Le fort rebond qui s’est opéré sur les marchés actions en Europe et aux Etats-Unis depuis avril a logiquement entraîné un rebond sensible des multiples de valorisations. Et on peut se demander si ces niveaux de valorisations sont compatibles avec les fortes incertitudes qui règnent actuellement.

Incertitudes d’abord sur le plan des négociations commerciales. Ce que l’issue de la réunion entre négociateurs américains et chinois à Genève a montré, c’est qu’il n’y avait eu quasiment aucune mise en œuvre de ce qui avait été décidé début mai à Genève. Un mois pour rien en termes de progrès commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine alors que les marchés actions eux, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, ont fortement progressé ces dernières semaines. Sachant que les négociations entre européens et américains sont toujours en cours et qu’elles pourraient durer au-delà de la date butoir de début juillet si l’on en croit certaines sources européennes.

Et incertitudes désormais liées à la nouvelle flambée de tensions au Moyen-Orient. Le Royaume-Uni, via le UK Maritime Trade Operations (UKMTO), a émis un avertissement aux navires traversant le golfe Persique, le golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz, soulignant un risque accru. Les cours du baril de brut ont grimpé de 17% depuis mercredi.

L’incertitude géopolitique, avec son impact sur les prix de l’énergie, doublée d’une incertitude persistante sur le front des négociations commerciales, devraient normalement favoriser une poursuite des prises de gain sur les marchés actions mondiaux dans les jours qui viennent.