par Arnaud du Plessis, Gérant actions thématiques spécialisé sur l’or et les ressources naturelles chez CPR AM
Poursuite de la consolidation de l’or sans réelle tendance, au sein d’un intervalle de ~$50oz ($1302/1352). L’or termine le mois et le trimestre sur une note relativement stable. Ni le dernier FOMC, ni l’approche des élections américaines n’ont vraiment impacté le marché aurifère ces dernières semaines. Le dollar, peu volatil, n’a pas été d’un grand secours. La détente des taux d’intérêt réels US après la tension observée depuis fin mars, et la légère remontée des anticipations inflationnistes ont constitué de bons soutiens pour l’or, mais semblent déjà intégrées. En bref, un marché peu animé en septembre, mais bénéficiant toujours d’un environnement très favorable.
Après avoir atteint un niveau historique, la spéculation sur les marchés à terme est un peu retombée. Les positions nettes acheteuses, non commerciales, se sont contractées de ~10% depuis le record observé en juillet, en raison principalement de fermetures de positions « longues ». En revanche, les encours d’ETPs adossés à l’or, ont légèrement progressé (11 tonnes) sur le mois, mais sans dépasser le point haut observé le 11 août (2040 tonnes).
Côté minières, le mouvement de consolidation s’est poursuivi de façon constructive, le secteur parvenant à terminer le mois positivement, mais en retrait néanmoins sur le trimestre, et ce pour la 1ère fois depuis un an. Si la performance depuis le point bas de janvier demeure impressionnante, elle est à mettre en perspective avec la chute qui l’a précédée. In fine, la hausse des aurifères sur 3 ans n’excède pas celle des actions globales. Depuis leur point haut de septembre 2011, elles demeurent le « miroir » de ces dernières, accusant toujours un repli de près de 60% alors que sur la même période le MSCI World a enregistré une hausse de plus de 60% !
Depuis l’écroulement de l’industrie provoqué par celui des prix de l’or, la discipline a recouvré ses lettres de noblesse (tout du moins jusqu’à maintenant). La course à la production a été mise de côté au profit d’une restauration de la profitabilité et surtout des bilans. Depuis, la génération de free cash flows est redevenue d’actualité et devrait s’amplifier ces deux prochaines années.
Ce retour à meilleure fortune offre à l’industrie aurifère de multiples opportunités quant à l’allocation du capital, comme la poursuite de la réduction de l’endettement, le développement de nouveaux projets, la reprise ou l’augmentation des dividendes et même des opérations de croissance externe.
Les compagnies minières l’ont bien compris et l’on observe quelques frémissements, côté M&A. Le déclin des réserves et de la production attendue pour la plupart des compagnies aurifères représente une véritable préoccupation pour l’industrie et devrait soutenir une reprise des opérations de croissance externe. Cependant, les « méga-deals » semblent moins d’actualité, les compagnies ne souhaitant pas dégrader de nouveau leur structure bilancielle.
Côté valorisation, et grâce à la consolidation observée ces derniers mois, les mines aurifères sont revenues sur des niveaux très acceptables, parfaitement dans la moyenne depuis 2012 et significativement en retrait par rapport à celle des dix dernières années (depuis 2006).