par Michel Douin, Gérant de portefeuilles chez Cholet Dupont Oudart
L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République au soir du scrutin des élections européennes dimanche dernier a impacté négativement les marchés actions européens mais surtout l’indice CAC 40 qui abandonne 6,17% sur la semaine. Les pertes les plus significatives concernent le secteur bancaire, celui des services aux collectivités et les concessions autoroutières. En effet, ces derniers sont clairement identifiés comme étant les plus à risque en cas d’accession du Rassemblement National à Matignon. Des entreprises comme Axa ou Thalès ont également fait l’objet de prises de profit conséquentes. La situation politique française crée beaucoup d’instabilité, ayant initié des flux vendeurs plus massifs de la part des investisseurs étrangers, et de volatilité qui risque de s’installer jusqu’au 7 juillet prochain, date du deuxième tour des élections. Sans surprise, l’écart entre le rendement souverain allemand et français a augmenté, de l’ordre de 26 points de base, ce qui n’est pas négligeable, mais dans des proportions moindres qu’attendu en raison de données rassurantes sur l’inflation outre-Atlantique au mois de mai qui ouvre la voie à une première baisse des taux de la Réserve fédérale probablement au quatrième trimestre. Cette annonce s’est accompagnée d’une détente sur le 10 ans américain favorable à la poursuite de la surperformance des valeurs de croissance et notamment celles de la technologie américaine qui signent de nouveaux records à l’image de Nvidia et Apple. Au-delà de cette période fort troublée au cours de laquelle beaucoup de gestions adoptent une position d’attente, la confiance dans les fondamentaux des sociétés demeure forte d’autant plus si le scénario d’atterrissage en douceur se matérialise au cours des prochains mois…