par Hervé Thiard, Directeur général de Pictet AM
Voilà le choix auquel seront confrontés les investisseurs au cours des cinq prochaines années. Les investisseurs qui resteront fidèles à leur portefeuille d’actions et d’obligations traditionnelles des marchés développés devront affronter une nouvelle réalité: les rendements seront faibles, voire très faibles, par rapport à ceux des dernières années.
Les marchés obligataires et actions des pays développés ne pourront en effet plus compter sur la générosité des banques centrales. Ces marchés devront par ailleurs s’accommoder d’une croissance économique atone, d’un contexte politique changeant et de dettes publiques toujours très élevées. Et comme si cela ne suffisait pas, les valorisations de nombreuses actions et obligations des marchés développés atteignent déjà des niveaux historiquement élevés.
En revanche, les perspectives sont plus encourageantes pour les investisseurs disposés à sortir des sentiers battus. Les actifs des marchés émergents, qui ont peiné ces dernières années, semblent en meilleure forme que ceux des pays développés. Ces régions bénéficient de meilleures perspectives économiques, de réformes institutionnelles planifiées et de valorisations plus faibles des classes d’actifs. Et un affaiblissement du billet vert devrait encore amplifier cette tendance.
Les investissements alternatifs tels que les hedge funds et les produits de base non pétroliers, autrement dit des actifs dont les rendements sont peu corrélés aux obligations et aux actions, devraient également occuper une place plus importante dans les portefeuilles des investisseurs.
Au cours des cinq prochaines années, les investisseurs seront donc confrontés à un dilemme: rester fidèles aux actions et obligations traditionnelles, mais accepter un rendement plus faible, ou choisir une voie plus risquée et s’aventurer hors de leur zone de confort. Dans l’ensemble, il nous paraît plus sensé de choisir la seconde option.