par Franck Dixmier, Global CIO Fixed Income chez Allianz Global Investors
• Nous n’attendons pas d’annonces de nouvelles mesures lors de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne du 16 juillet, mais celle-ci devrait réaffirmer son biais très accommodant.
• La BCE peut être satisfaite de la forte amélioration des conditions de crédit en zone euro. Toutefois, face aux incertitudes sur l’évolution de la pandémie en zone euro et dans le monde, qui entretiennent des doutes sur la trajectoire de la croissance et de l’économie mondiale, la banque centrale reste vigilante et devrait réitérer sa capacité à faire plus si nécessaire.
• Les marchés devraient rester sereins, confortés par la présence quotidienne d’une BCE en maitrise de la courbe des taux.
La Banque centrale européenne peut être satisfaite des résultats de sa politique tous azimuts mise en œuvre depuis mars et de la forte amélioration des conditions financières en zone euro.
• La reprise, tirée par la consommation, est plus forte qu’anticipée : l'indice PMI (Purchasing Manager's Index) pour l'industrie manufacturière dans la zone euro s'affiche à 47,4% pour le mois de juin, après 39,4% en mai, tandis que celui des services atteint 48,3% contre 30,5% en mai.
• Le taux de croissance annuel de l'agrégat monétaire M3, le plus large, est ressorti en hausse de 8,9% sur un an glissant après 8,2% en avril. Ceci confirme l’efficacité de la politique d’octroi de crédit et sa capacité à assurer une bonne transmission de la politique monétaire.
• Enfin, la contraction des spreads de crédit confirme un marché du crédit actif.
Le contexte général est donc plus apaisé que lors de la précédente réunion en juin. Toutefois, la BCE devrait réitérer sa vigilance et sa volonté d’intervenir davantage si nécessaire. L’environnement reste marqué par l’incertitude quant à l’évolution de la pandémie en zone euro et dans le monde, qui entretient des doutes sur la trajectoire de la croissance et de l’économie mondiale. De plus, les indices d’inflation et ses perspectives restent extrêmement bas. Le taux d'inflation annuel de la zone euro (CPI) s’établit à 0,3%, le core CPI à 0,8% et les anticipations d’inflation restent sur des niveaux historiquement faibles avec un indicateur swap 5y5y à 1,10% en juin.
Nous anticipons donc une extension du Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP) à l’automne pour faire face aux besoins de financements considérables des Etats en 2021, qui devraient atteindre 1,1 trillion d’euros en 2021 en zone euro. Le PEPP, déjà étendu lors de la précédente réunion du 4 juin, devrait être prolongé jusqu’en 2022.
Les marchés obligataires devraient rester sereins. Les taux courts sont bien ancrés sur des points très bas, la courbe des taux reste sous l’influence de la BCE, et ce pour longtemps.