USA : Besoin d’une politique économique très active

par Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management

Nouveau repli de l'indicateur de confiance des consommateurs du Conference Board. Il touche son point bas historique

La situation des consommateurs telle que perçue par l'indicateur de confiance du Conference Board ne s'améliore pas. En Janvier 2009 l'indicateur synthétique est à son plus bas niveau historique à 37.7. Les niveaux constatés lors des récessions de 1974 et de 1980-82 sont largement dépassés. Cela traduit bien l'inquiétude dans laquelle se trouve le consommateur américain.

Les deux composantes se dégradent simultanément. L'indice relatif aux conditions courantes s'inscrit en très légère baisse et l'indice relatif à la situation sur le marché du travail reste très bas même s'il ne se dégrade pas davantage.

Sur cet aspect il y a deux points importants Le premier est que l'emploi continue effectivement à se dégrader. C'est ce qui peut être constaté dans les chiffres hebdomadaires d'inscription au chômage.

Le second point est l'accélération des annonces de suppression d'emplois dans les grandes industries.

Cela peut avoir un effet sur la perception du marché du travail.

Les anticipations restent très dégradées et se sont encore infléchies en janvier même s'il ne s'agit pas du plus bas historique. 

Parmi les composantes de cet indicateur d'anticipations, l'évolution attendue des revenus me parait importante. On constate ici, qu'en moyenne, les ménages anticipent, depuis octobre, unedégradation de leurs revenus à six mois et qu'en janvier 2009 cet indicateur est à son point le plus bas.

Les ménages considèrent que leurs revenus vont baisser dans les six prochains mois et cette tendance s'accentue légèrement en ce début d'année.

Conclusion

Les signaux donnés par cette enquête sont les suivants – Pas d'amélioration perçue sur le marché du travail – Contraction des revenus à un horizon de 6 mois

Les consommateurs, qui ont réduit leurs dépenses de consommation aux 3ème et 4ème trimestres de façon spectaculaire, continuent de les limiter. On ne peut pas encore conclure à l'ampleur des restrictions mais ce que nous dit l'enquête est que ces ménages n'ont clairement pas envie de dépenser. Ce n'est pas une surprise sauf qu'il n'y a pas d'état de grâce pour le nouveau président. La respiration constatée en novembre n'a pas duré.

Cela veut dire qu'il faut agir vite et fort pour le nouveau gouvernement afin de ne pas laisser les anticipations des ménages se dégrader et s'ancrer dans la perception d'une situation toujours plus négative sur l'activité. Le gouvernement et la Fed doivent être très actifs pour réduire le risque de déflation alors que les ménages sont enclins à entrer dans une telle configuration.